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iPad : comment les vendeurs court-circuitent Apple

Alors que l’iPad est en rupture de stock chez les distributeurs agréés, des e-commerçants non partenaires d’Apple trouvent des moyens détournés pour approvisionner les clients.

L’iPad Wi-Fi 16 Go est difficile à trouver. Les distributeurs partenaires d’Apple n’ont bien souvent plus en stock ce modèle d’entrée de gamme. Et annoncent des délais de livraison extensibles. Fnac.com promet une expédition entre quatre et douze jours, « sous réserve de disponibilité du produit ». C’est dire…

Chez Boulanger, il est impossible de commander le modèle en ligne. Mais le produit est encore disponible dans de rares magasins physiques (à Valence, à Avignon, à Toulon, à Béziers…). Les boutiques de Darty ont été dévalisées, mais le site d’e-commerce du groupe indique être en mesure de livrer l’iPad le 22 juillet en Ile-de-France, et le 23 juillet en province. Soit plus de quinze jours après la commande. Et pour cause.

Le dernier-né d’Apple est en rupture de stock en France. Un conseiller téléphonique de la marque à la pomme précise : « Si vous commandez aujourd’hui, nous sommes en mesure de vous livrer entre deux et trois semaines. L’iPad n’est plus disponible dans nos Apple Store et nous n’avons aucune visibilité sur les stocks des autres revendeurs [Fnac, Darty, etc., NDRL] qui n’empruntent pas le même circuit de distribution. »

Des professionnels sur les plates-formes de petites annonces

Cette situation de pénurie est une aubaine pour les vendeurs initialement écartés par Apple. A condition pour eux de trouver un moyen de s’approvisionner sans passer par la firme américaine. Certes, cela se répercute sur le prix de vente. Mais certains clients seraient prêts à payer plus cher leur iPad, à condition de l’avoir très vite. Certains de ces vendeurs opportunistes passent par le site de petites annonces PriceMinister pour écouler leurs produits.

Myphotovideo, une entreprise localisée à Hong Kong vend le dernier gadget technologique d’Apple. Elle les fait venir directement du Royaume-Uni en France. L’opération a un coût : 139 euros de plus que le prix de vente conseillé par Apple (490 euros). Plus intéressant, un marchand anonyme, localisé en France, promet une livraison sous 24 heures, contre 100 euros supplémentaires. Soit 590 euros ou le prix de l’iPad 3G.

Question de notoriété

Si ce n’est pour réaliser du chiffre d’affaires, d’autres professionnels comptent bien utiliser l’iPad pour créer le buzz. Prixtel propose des iPad 16 Go, Wi-Fi et 3G pour 399 euros. Une remise de 200 euros sur le tarif officiel. Pour bénéficier de cette offre subventionnée, le client doit souscrire un abonnement de 29,90 euros par mois auprès du MVNO. Et ce, pendant deux ans.

« Il s’agit pour nous d’une opération quasiment blanche d’un point de vue financier. Mais elle contribue à asseoir notre notoriété. Et elle nous coûte moins cher que si nous avions déployé un plan marketing de grande envergure », commente Antony Poyac, directeur général de Prixtel. L’opérateur, qui n’est pas un distributeur officiel, a détourné le circuit traditionnel.

Il explique sans vouloir en dire plus s’être approvisionné auprès de grossistes français. « A ce jour, nous n’avons aucune réaction négative d’Apple », affirme Antony Poyac. En six jours, plus de 300 iPad – sur les 1 000 disponibles – auraient été vendus.

Pixmania joue une sorte de « buzz discret ». Outre son site Internet, le marchand possède une boutique sur eBay. Il y propose un iPad 16 Go, dont la mise à prix est de 1 euro. Six jours [mercredi 7 juillet, NDLR] avant la clôture des enchères, il est de 203 euros. Contacté au sujet de sa présence sur eBay et de cette opération, Pixmania a refusé de s’exprimer. Une thématique plutôt sensible, Apple aurait refusé de faire distribuer sa tablette par des revendeurs ne possédant pas de réseau physique.

Ainsi, un conseiller téléphonique de RueDuCommerce explique qu’« Apple veut que les consommateurs puissent toucher, essayer son produit, c’est pourquoi l’iPad n’est à ce jour vendu sur aucun pure player. Mais nous sommes en pourparlers avec le constructeur afin de pouvoir à notre tour vendre l’iPad. » Le constructeur n’a pas retourné nos appels.

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Hélène Puel