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Intershop crée une éclaircie avant l’orage annoncé

L’éditeur allemand de logiciels a rebondi avec l’ensemble du marché. Mais ses bénéfices sont repoussés à 2002.

L’éditeur de logiciels de l’ex-Allemagne de l’Est, Intershop, actuellement en difficulté, tente de refaire surface sur le Neuer Markt, avec le lancement de trois produits. Stephan Schambach, fondateur de cette firme de Thuringe spécialisée en e-commerce, estime que ses trois solutions complètes de gestion du commerce électronique des grandes entreprises arrivent à point. “Nos clients font une pause et réfléchissent à leur stratégie e-commerce. Nous leur offrons une solution pour réduire leurs coûts de 50 % et tripler leur efficacité “, dit-il. “ C’est une révolution dans le secteur du logiciel “, ajoute Michael Tsifidaris, directeur Europe d’Intershop.

Plus 12 % en une séance

Au Neuer Markt, la démarche de l’éditeur a d’ailleurs immédiatement reçu un accueil favorable. La valeur Intershop est repartie à la hausse dès le jour de l’annonce, mardi 27 novembre. Après des mois de déprime, les actionnaires avaient trouvé une raison de se réjouir. Certes, la valeur n’atteignait que 2,60 euros (17 francs) mais elle était enfin en hausse… de 12 %. Même si on est loin du record atteint début 2000, quand Intershop culminait à 140 euros ! À l’époque, Stephan Schambach passait encore pour le Bill Gates allemand. Aujourd’hui, l’ancienne valeur phare de la nouvelle économie outre-Rhin est une action comme une autre sur le Neuer Markt… Intershop, comme les autres enfants prodiges de la nouvelle économie, a été contraint de réviser à maintes reprises ses prévisions à la baisse. Elle a dû licencier un quart de ses effectifs (760 collaborateurs actuellement).Fin octobre, Stephan Schambach émettait un nouveau profit warning, avec un chiffre d’affaires inférieur à 80 millions d’euros et des bénéfices repoussés à 2002. Intershop n’est pas le seul à se débattre sur le Neuer Markt. La Bourse de la haute technologie allemande, qui se présentait autrefois comme la petite s?”ur du Nasdaq américain, n’est plus qu’un champ de ruines fréquenté par des spéculateurs acharnés. Malgré l’étonnante reprise que celui-ci a connue ces dernières semaines (hausse de 90 %), les spécialistes de l’investissement ne manifestent aucun espoir de reprise à moyen terme.

Trop vite

Les analystes s’attendent même à une rechute. “Tout est allé trop vite “, estime Kai Franke, expert à la BHF-Bank. La banque prévoit un recul de 15 à 20 % dans les prochains mois. En un an, le Neuer Markt a connu une quinzaine de faillites. D’autres devraient suivre. Si personne n’injecte de nouveaux capitaux, des entreprises comme Adva, Trintech, Fantastic, Heyde, Ixos mais aussi Pixelpark (Bertelsmann) pourraient bien disparaître des listings. Le Neuer Markt, ouvert en mars 1997, se prépare d’ailleurs à une faillite. Celle de Kinowelt, distributeur de films munichois, qui a perdu 40 % en une seule journée, le 27 novembre, après l’annonce de graves difficultés financières (600 millions d’euros de dettes et 160 millions de pertes au premier semestre). Son directoire est mis en cause pour de graves erreurs marketing. Il avait acquis des droits de diffusion aux États-Unis pour des films que les chaînes privées allemandes n’étaient pas prêtes à payer…

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Christophe Bourdoiseau à Berlin