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Internet se mobilise (un peu) contre l’extrême droite

Appels à manifester, mises en berne de sites… Depuis le 21 avril, une partie du Réseau se mobilise pour faire barrage à Jean-Marie Le Pen. Une réaction qui dépasse le précarré de l’activisme traditionnel.

” J’ai honte que Le Pen se retrouve au deuxième tour. J’ai honte pour l’image de la France aux yeux du monde. J’ai honte pour notre pays, qui est la terre des droits de l’homme. […] Je lance un appel : objectif 0 %, 0 % d’abstention au second tour et 0 % de voix pour Le Pen. “Ces quelques mots, apposés dès dimanche soir sur la page d’accueil d’un site personnel, sont peut-être une goutte d’eau dans l’océan du Net, mais ils traduisent l’émoi des internautes. Cependant, les initiatives de protestation ne sont pas légion, et il faudra sans doute quelques jours encore pour que le Net, à l’instar du téléphone mobile dans les manifestations de rue, s’impose comme l’outil de communication de la révolte contre l’extrême droite.Quelques-unes des initiatives rappellent cependant les heures qu’a déjà connues le Web au moment des points forts de la lutte antimondialisation (sommets de Seattle et de Gènes). Certains sites, comme celui de l’agence de presse Independant Media Center, déjà actifs à l’époque, sont de nouveau de la partie et diffusent un agenda mis à jour des manifestations à venir.Même credo pour les organisations par nature hostiles au Front national comme Ras l’Front, ou pour des sites communautaires comme le portail Zetud.net (partenaire de l’Union nationale des étudiants de France).

Même Yahoo! prend parti

Mais le champ de la contestation va bien au-delà du cadre habituel pour atteindre des acteurs institutionnels et économiques. Comme le portail Yahoo! France, qui affiche dans son dossier d’actualité sur la campagne présidentielle une page exprimant l’engagement citoyen de son équipe éditoriale. Le message est sans ambiguïté : “Au-delà des convictions personnelles de chacun, nous souhaitons défendre les valeurs de la démocratie”, expliquent les collaborateurs de Yahoo!De la protestation virtuelle, qui consistait à se servir du Web comme d’un simple exutoire et/ou à n’insérer qu’un ruban sur son site, les internautes ont changé. Ils utilisent désormais le Réseau comme une tribune à part entière, prolongement naturel d’une action de terrain.En revanche, encore sous le coup des résultats du 21 avril, la plupart des sites des ex-candidats à la présidentielle affichent une certaine atonie qui contraste avec le folklore de la campagne du premier tour.

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Philippe Crouzillacq