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Internet plomberait les ventes de CD

En 2002, le marché du disque fleurissait en France. Quatre mois à peine après le début de l’année, la tendance s’inverse. Internet n’y serait pas étranger.

C’est fait ! Comme
on le craignait, les ventes de disques en France sont en baisse depuis le début de l’année. Le Snep (Syndicat national de l’édition phonographique) vient de publier les résultats sur
le premier trimestre : les ventes de singles, albums et vidéos ont chuté de 6,8 % par rapport à la même période de l’année précédente. Elles ont représenté, sur les trois premiers mois, un chiffre d’affaires de 284,6 millions
d’euros.

Quatre-vingt-deux sites de téléchargement illicite fermés

‘ Il ne faut pas être alarmiste. Les chiffres du premier trimestre ne sauraient refléter la tendance de toute une année. D’autant plus que la même période, en 2002, avait été exceptionnelle. Nous éprouvons,
néanmoins, de vives inquiétudes, car la chute du marché du disque correspond à la démocratisation du haut débit ‘,
commente Hervé Rony, directeur général de le Snep.Autrement dit, Internet, via les sites de téléchargement illégal, serait responsable du fléchissement du marché. C’est un peu vite oublier des facteurs annexes comme la récession globale ou l’absence de grands
‘ hits ‘ dans la production nationale. Ce que reconnaît volontiers le Snep : ‘ Il n’y a pas eu de gros carton au niveau national sur le début de l’année. Alors qu’en 2002 les émissions du type
Star Academy dopaient le marché
. ‘Malgré tout, l’industrie du disque continue de faire du piratage son cheval de bataille. Elle a ainsi rappelé, lors de sa conférence de presse trimestrielle, le bilan d’activité du bureau anti-piraterie de la SCPP (Société civile des
producteurs phonographiques). Pas moins de trente-huit affaires concernant des sites de téléchargement illicite sur le Net sont en cours. Tandis que quatre-vingt-deux d’entre eux ont été fermés, suite à des avertissements et des mises en demeure de
la SCPP, plus de 58 000 fichiers MP3 illégaux ont ainsi disparu du réseau.

Bonus et nouveaux supports pour doper les ventes

Parallèlement, les professionnels tentent de remotiver les achats, par des opérations plus positives. Les maisons de production n’hésitent pas à ajouter des bonus aux CD, à l’image de Daft Punk. Dès 2001, le groupe diffusait à
l’intérieur du CD, une carte, avec mot de passe, donnant accès à un site Internet doté de morceaux inédits.Les majors expérimentent également de nouveaux supports, comme le
SACD (Super Audio CD), qui offrirait une qualité audio supérieure à celle du CD-Audio et un son spatial capable de restituer plus fidèlement l’ambiance d’une salle de concert. Au
premier trimestre, 77 000 SACD ont été vendus. ‘ L’ajout de bonus, de livrets ou de vidéos peut être une piste à explorer pour lutter contre la piraterie. Ainsi 27 000 DVD-Audio se sont écoulés sur le début
de l’année. Il faut amener quelque chose de nouveau au consommateur pour endiguer la banalisation du CD
‘, commente Hervé Rony.Dans cette même optique, le Snep poursuit son lobbying pour la baisse de la TVA sur les disques à 5,5 % : ‘ Nous avons bon espoir. Le dossier pourrait aboutir dans les trois à six
mois
‘, précise le DG de le Snep. Reste à convaincre les utilisateurs, car un CD à 15 euros sera toujours plus cher quun téléchargement sur les réseaux P2P.

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Hélène Puel