Il y a cinq ans, nous passions pour les clowns de la sécurité auprès des entreprises du secteur”, se souvient Franck Dubray, fondateur d’Intrinsec. Encore étudiant à l’Epita (Ecole pour l”informatique et les techniques avancées), il proposait aux entreprises des tests d’intrusion pour qu’elles puissent vérifier, grandeur nature, la sécurité de leur réseau informatique. Franck Dubray et ses acolytes ont été les premiers étudiants, en 1995, à bénéficier de l’aide de leur école : l’Epita leur a fourni des locaux et une connexion réseau. Leur diplôme en poche, ils ont volé de leurs propres ailes et se sont installés dans leurs murs. L’été dernier, cinq des sept actionnaires d’origine ont vendu à Neurones les 80 % du capital qu’ils détenaient. Seuls Franck Dubray et son directeur technique sont restés. A 26 ans, il est donc aujourd’hui directeur général de la filiale sécurité de la SSII, qui prévoit son entrée sur le Second Marché en mai. Il explique sa démarche : “Nous avions besoin rapidement d’un moyen d’assurer notre croissance en accédant à des projets de plus grande taille et plus sensibles. J’ai donc remplacé cinq actionnaires par un seul : Neurones !”
Mais attention, Franck Dubray exigeait de conserver une totale autonomie. “L’objectif n’est pas de faire des milliards, mais de monter en compétence et de continuer à apprendre à gérer une entreprise. Je reste au c?”ur des décisions avec 100 % des responsabilités.” Il espère toutefois réaliser plus de 9 millions de francs de chiffre d’affaires cette année, contre 3,8 mil- lions en 1999. “En effet, ce marché, inexistant en 1995, commence seulement à décoller. Pour la première fois, en 2000, les entreprises prévoient des budgets dédiés à la sécurité. Avant, c’était le premier poste qui sautait quand il fallait faire des économies. Aujourd’hui, le budget des entreprises dépasse les offres des fournisseurs !” Depuis 1995, Franck Dubray et son équipe ont mené plus de 120 tests d’intrusions – un record en France. Et il compte en conduire une douzaine par mois cette année. En parallèle, il a déployé toute une gamme de prestations plus classiques. Il mène des audits, propose des services d’ingénierie, de conception d’architectures systèmes et réseaux, déploie des protections, fait de la maintenance, toujours dans le secteur de la sécurité.
Aujourd’hui, après avoir déménagé dans les locaux de sa nouvelle maison mère, à Nanterre, son entreprise bénéficie de l’effet de groupe : les 60 ingénieurs commerciaux de Neurones transportent dans leur mallette les brochures d’Intrinsec et la présentent à leurs prospects. . . Mais Franck Dubray compte également profiter de l’expérience de la SSII en gestion des ressources humaines – l’an passé, elle a reçu 10 000 candidats et en a recruté 350. Car, aujourd’hui, Intrinsec doit accro”tre ses effectifs. La société embauche trois ingénieurs systèmes et réseaux par mois afin d’arriver à 30 salariés d’ici à la fin de l’année, contre 14 actuellement. “Nous avons de la chance, car beaucoup d’ingénieurs ont envie de se lancer dans la sécurité.” Mais le nouveau défi de Franck Dubray est d’éviter que le nombre nuise à la productivité. Il lui reste à imaginer une structure qui permette un réel partage de l’information
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