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GPRS : quand l’internet mobile devient réalité

Le réseau est en place, les terminaux arrivent un à un sur le marché : le GPRS est enfin là et devrait permettre la mise en place de l’internet mobile. Un laboratoire grandeur nature en attendant le vrai haut débit.

SFR a lancé son offre aux PME en juin, le Britannique Vodafone est prêt, Orange l’a prévu pour la rentrée… En Europe, une vingtaine d’opérateurs ont mis progressivement un réseau GPRS (General Packet Radio Service) en place. Les terminaux adaptés à cette norme devraient fleurir à la rentrée, dans la foulée de Motorola.Timidement s’installe le GPRS, un standard intermédiaire entre le GSM, actuellement utilisé pour les téléphones portables, et la fameuse ” troisième génération “, l’UMTS. Ces sigles barbares cachent une double promesse : une montée progressive en débit et un changement de technologie qui devraient enfin permettre l’arrivée de l’internet mobile. La première version s’est développée sans grand succès sur les réseaux actuels GSM. Et pour cause, il a d’abord été conçu pour le transport de la voix.

“Le WAP a été survendu”

Son fonctionnement, en mode dit circuit, favorise un flot continu : les informations arrivent dans l’ordre où elles ont été envoyées. En outre, les opérateurs ont raté la promotion de ce service en focalisant leur communication sur le WAP, qui permet d’adapter les contenus internet au mobile. “ Le WAP a été survendu, constate Jean-Charles Doineau de l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe), il aurait dû être présenté comme l’entrée en matière, pas comme une révolution.“Le GPRS fonctionne en mode ” paquet “, tel internet. Les informations sont transmises suivant les chemins les plus adaptés et ordonnés seulement à la réception. Cette technologie permet une meilleure utilisation des ressources et un téléchargement plus rapide de l’information. L’utilisateur n’aura qu’à configurer son portable suivant les informations qui l’intéressent et elles arriveront automatiquement. Une rupture réelle avec le GSM donc, même si “ elle est moins technologique que marketing “, selon Franck Bouetard, directeur marketing France d’Ericsson. Le GPRS implique aussi un mode de paiement totalement différent. La connexion à internet est permanente et la facturation se fait au volume de données transférées. Au Japon, la technologie concurrente du GPRS, l’I-mode, en service depuis plus d’un an, montre “une hausse de 30% de la facturation des porteurs de mobile ?” et la part de la voix augmente“, note Franck Bouetard. Sur le plan technologique, cela implique que le réseau GPRS permette le comptage des paquets, ce qui a constitué la priorité des opérateurs réseaux.Le GPRS promet des débits plus avantageux. Le facteur limitant pour la transmission sur téléphone mobile est le nombre d'” intervalles de temps ” (time slots), dont il dispose. Ces intervalles sont comparables à des ” canaux ” que le téléphone peut utiliser en même temps pour envoyer et recevoir des données. Ajouter des intervalles permet de recevoir plus de données mais consomme davantage d’énergie.La plupart des téléphones GSM utilisent un seul intervalle de temps pour une vitesse de 9,6 kilo-octets par seconde. Les plus sophistiqués en utilisent plusieurs. En théorie, le GPRS pourrait dépasser les 100 kilobauds par seconde (kbps) mais, “ il ne faut pas accorder foi à l’enthousiasme collectif. Les débits ne dépasseront pas 30 kbps“, préviennent les analystes du Crédit suisse First Boston (CSFB). Soit moins qu’un simple modem (56 kbps). En moyenne, seuls quatre intervalles pourront être utilisés à des débits de 13,4 kbps maximums.

Est-ce une vraie révolution ?

Dans ces conditions, est-ce une vraie révolution, se demandent les analystes ? Il est vrai que l’on peut s’interroger sur l’intérêt d’un débit si modeste. Mais “ la valeur ajoutée se situe sur le côté pratique de l’accès aux informations souhaitées ou au courrier électronique“, constate Rick Goetter, responsable des produits sans fil du constructeur Kyocera. Le CSFB prévoit ainsi que le GPRS aura une pénétration en Europe de l’ouest de 3% du marché du GSM à la fin de l’année. 5% des terminaux seront alors compatibles, soit quelque 6,85 millions d’unités.Après le GPRS doit arriver l’Edge, une amélioration complémentaire du réseau GSM qui devrait permettre à chaque intervalle de temps de supporter des débits de 59,2 kbps. Une fois ce premier pas amorcé, l’usage des services mobiles sera lancé. La troisième génération devrait supporter en théorie des débits de 384 kbps, mais la pratique devrait être plus proche des 100 kbps. Quoi qu’il en soit, les opérateurs espèrent bien que la vidéo, qui sera alors diffusable sur mobile, permettra de générer du chiffre d’affaires.

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Agathe Remoué