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Google veut adapter ses services aux moins de 13 ans pour mieux les protéger

Conscient que les plus jeunes sont des internautes accomplis, le géant du Net a l’intention de développer des environnements spécialement adaptés pour les protéger. À moins qu’il s’agisse d’une stratégie d’audience particulièrement osée.

En regardant le nombre de requêtes par seconde, 40 000, soit 1 200 000 000 000 par an, qui peut imaginer qu’il ne s’agit que d’adultes. Pour Google, les enfants de moins de 13 ans sont parmi ceux qui surfent le plus, avec ou sans un adulte.

Le groupe californien a donc décidé de prendre le taureau par les cornes en adaptant ses services (YouTube, Google+, Chrome…) pour les plus jeunes. Il s’agit à la fois de proposer des contenus ludiques, mais aussi nettoyés de ceux réservés aux adultes.

Dans un entretien à USA Today, Pavni Diwanji, vice-présidente de l’ingénierie qui a été chargée de piloter ce projet, déclare que « ce qui motive le plus grand nombre est d’avoir des enfants. Nous nous devons donc de mettre au point des produits distrayants et sécurisés pour les enfants ».

Pour le moment, Google n’a indiqué aucune date pour le lancement de ce Google for Kids. Elle pourrait en dire plus lors d’une réception prévue à la Maison Blanche au cours de laquelle des jeunes développeurs qui ont participé à l’opération Code ont configuré les éclairages du sapin présidentiel.

Si l’idée ne peut être qu’encouragée, elle va certainement lancer des polémiques. Google risque d’être accusé de vouloir faire de l’audience en captant les plus jeunes. En devenant le leader des sites pour enfants, le groupe pourrait dominer un marché considérable.

Comme l’explique USA Today, le gouvernement va surveiller de près cette nouvelle aventure technologique. La loi sur la protection en ligne des enfants de la Federal Trade Commission a déjà été utilisée pour condamner une vingtaine d’entreprises lors des 15 dernières années. La dernière a été Yelp qui a dû payer une amende de 450 000 dollars.

Si la FTC estime qu’il est naturel de créer des espaces protégés sur Internet, elle reste attentive à toute dérive commerciale. « La perspective de la publicité ciblée pour nos enfants est très réelle. C’est un enjeu important, car nous nous adressons à une population qui peut être très sensible à la manipulation. Mais, pour autant, nous ne voulons pas d’un monde où les enfants deviendront de simples consommateurs. »

Le message est clair.

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Pascal Samama