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Google bute sur la Muraille de Chine

Pékin bloque, depuis le samedi 31 août, l’accès au moteur de recherche. Une mesure arbitraire en prévision du tout prochain congrès du Parti communiste chinois.

Les autorités chinoises n’en finissent plus de vouloir contrôler Internet. Dernier exemple en date : le moteur de recherche Google, dont l’accès est interdit depuis le 31 août.Disponible en mandarin, Google est considéré par Pékin comme un grand pourvoyeur de liens vers des sites à caractère pornographique, ou vers la propagande de la secte Falun Gong. Une organisation non-violente qui est devenue le pire cauchemar du pouvoir en place.

Autodiscipline et censure

La mesure prise à l’encontre de Google n’est que le énième épisode de la lutte engagée par Pékin contre Internet. Le 16 mars dernier, l’Association chinoise de l’Internet avait déjà soumis aux opérateurs un ” Pacte d’autodiscipline “.Les intérêts économiques étant souvent plus forts que la liberté d’expression, cette incitation à l’autocensure fut signée au mois de juillet par Yahoo! En agissant de la sorte, le portail historique s’engageait “à ne pas produire ou diffuser des documents nuisibles ou des informations susceptibles de mettre la sécurité nationale et la stabilité sociale en péril ; d’enfreindre les lois et les réglementations, de répandre des fausses nouvelles, des superstitions et des obscénités”. Cette décision avait à l’époque suscité un tollé, notamment de la part d’organisations comme Reporters sans frontières.

Des milliers de cybercafés sous haute surveillance

Parallèlement, quand elles ne s’en prennent pas aux contenus du Web fermé plus de 17 000 à l’automne 2001, et vient de récidiver au mois de juinLes autorités ont pris comme prétexte un incendie provoqué par des adolescents dans un cybercafé de la capitale, et qui a fait une quinzaine de morts, pour relancer les fermetures de cybercafés dépourvus de toute licence d’exploitation officielle.Enfin, les autorités chinoises ont récemment montré qu’elles pouvaient également sévir tout au bout de la chaîne de consultation du Web, en s’en prenant à l’internaute lui-même. Selon Reporters sans frontières, Li Dawei a ainsi été reconnu coupable le 24 juin dernier d’avoir tenté de “subvertir le pouvoir d’Etat”. Une activité sanctionnée par onze ans de prison. Son crime ? Avoir téléchargé sur Internet des textes à caractère… démocratique.

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Philippe Crouzillacq