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Gemplus n’en finit plus de se restructurer

Le ténor du marché de la carte à puce, après une année terrible et déboussolante, vient de nommer son nouveau patron. Une opération délicate.

Le numéro un mondial de la carte à puce vient de vivre sa première annus horribili. Après l’annonce de pertes fracassantes en 2001 et celle de restructurations drastiques, Gemplus s’est enfin trouvée un nouveau dirigeant en la personne d’Alex Mandl. Cet ancien PDG de Teligent ?” start up en dépôt de bilan depuis mai 2001 ?” et jusqu’à aujourd’hui conseiller technique d’In-Q-Tel, fonds d’investissement “à but non lucratif” de la CIA, prendra ses fonctions le 9 septembre. Il remplacera le président intérimaire Ronald Mackintosh.Les problèmes de Gemplus prospèrent sur fond de bannière étoilée. Fin 1999, Texas Pacific Group (TPG) entre, en effet, dans son capital et réussit, avec seulement 26 %, à placer cinq membres sur neuf au conseil d’administration, ainsi que l’un des siens, Antonio Perez, à la tête du groupe. TPG aurait alors tenté de transférer les siège et brevets de Gemplus aux Etats-Unis. Si la menace s’éloigne ensuite, Gemplus n’en poursuit pas moins son rêve américain ?” ou plutôt celui de son fondateur, Marc Lassus ?” et s’introduit en Bourse en décembre 2000. C’est l’apogée.

Une réorganisation à l’issue incertaine

Mais, fin 2001, la conjoncture s’en mêle, et la firme de Gémenos (Bouches-du-Rhône) annonce un déficit d’une centaine de millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 1 milliard. Antonio Pérez doit partir, et c’est un Ecossais proche de TPG, Ronald Mackintosh, qui prend sa relève en tant que patron “par intérim”. Son rôle, jusqu’en juillet 2002, consiste à piloter la restructuration. De fait, dès février, le premier plan social de l’histoire de Gemplus est communiqué : un millier d’emplois, dont quatre cent seize en France, seront supprimés sur les six mille huit cents salariés dans le monde,Ronald Mackintosh, pour commenter les résultats du deuxième trimestre 2002, déclarait en fin juillet être “confiant dans la restauration de la rentabilité du groupe au quatrième trimestre 2002” et “élever la chaîne de valeur des c?”urs de marché actuels [tels que] les télécommunications, les services financiers et la sécurité”. Un chantier phénoménal, à l’issue encore incertaine et qui passe par la mise en place de programmes d’amélioration de process. Reste que les liens d’Alex Mandl avec la CIA fait déjà s’élever une vague de protestations. Notamment des salariés, de plus en plus inquiets.

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Philippe Billard