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François-Henri Pinault (Fnac) : ” L’existence de nos magasins nous donne un avantage “

Après deux mois d’existence, le site Fnac.com s’est enrichi. Mais des lacunes demeurent, notamment en terme de synergie avec les magasins. Le président de la Fnac nous explique la difficulté de faire interagir physique et virtuel. Mais, également, tout l’avantage que lui confère son implantation dans le monde réel, face à des pure players comme Amazon.com.

01net. : Amazon.com devrait prochainement ouvrir un site en France. Craignez-vous l’arrivée de ce concurrent ?


François-Henri Pinault : Nous ne sommes pas positionnés sur le même marché. Amazon voudra ouvrir l’ensemble de ses boutiques, qui débordent très largement des produits culturels. Nous préférons explorer à fond un domaine, plutôt que de nous éparpiller. Et pour cela, l’existence de nos magasins nous donne un net avantage.



Quels avantages allez-vous tirer de votre implantation ‘ physique ‘ ?

Les clients de Fnac.com pourront récupérer leurs colis dans l’un des 3 000 points de livraison Redoute en France. Par ailleurs, les magasins Fnac pourront créer leur propre boutique à l’intérieur du site Fnac.com. Un internaute pourra alors consulter leurs stocks et décider soit de commander au magasin le plus proche de chez lui, soit de commander en ligne.



Quelles services originaux avez-vous prévus en liaison avec les magasins ?

Dans deux semaines, un internaute pourra utiliser sa carte Fnac pour payer en ligne. La peur de laisser en ligne son numéro de carte bancaire disparaîtra. Etendu à tout le groupe Pinault-Printemps-Redoute, cela représente potentiellement 7 millions de porteurs de cartes. Autre exemple : les appareils photo d’occasion. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas consulter de façon centralisée les appareils en vente dans nos 50 magasins. Demain, vous le ferez sur le site, et vous pourrez même y mettre votre appareil aux enchères.



Quels services restent à développer ?

Aujourd’hui, vous ne pouvez pas rapporter un produit acheté en ligne dans un magasin Fnac. Tout simplement parce que ce sont deux sociétés distinctes, donc deux comptabilités et deux stocks distincts également. Nous souhaitons bien sûr faire communiquer les deux systèmes, pour plus de transparence pour le client. Mais, pour cela, il faudra fusionner les deux systèmes d’information. C’est une opération très lourde, sur laquelle nous ne nous sommes pas encore engagés. En revanche, nous serons obligés d’aboutir à une solution lorsque nous mettrons en ligne les produits informatiques, au prochain trimestre. En effet, nos clients ne comprendraient pas qu’ils ne puissent pas se rendre dans un magasin Fnac pour accéder au SAV dun équipement acheté en ligne.

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La rédaction