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France Télécom vend Stellat 5 pour alléger sa dette

À peine opérationnel, le satellite Stellat 5, principal actif de la société éponyme, a été vendu à Eutelsat. France Télécom récupère ainsi 180 millions d’euros tout en consolidant une entreprise dont elle cherche aussi à se désengager.

Lancé avec succès le 5 juillet dernier depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane française, le satellite Stellat 5 vient déjà de changer de propriétaire. Cette cession, entreprise par France Télécom depuis plusieurs mois, indique-t-on, s’est produite en deux temps. L’opérateur public a tout d’abord conclu le rachat des 30 % de la société Stellat détenus par Europe*Star, filiale à parité d’Alcatel Space et de l’américain Loral, pour 3 millions d’euros. La totalité du capital a ensuite été rétrocédée à Eutelsat pour un montant de 180 millions d’euros.Cette vente s’inscrit à la fois dans le programme de désendettement du groupe et dans sa stratégie de désengagement du secteur des infrastructures spatiales, esquissée en juillet 1999 par l’intégration d’un premier satellite Télécom 2 dans la flotte d’Eutelsat. Le patron de l’opérateur européen, Giuliano Beretta, avance quatre bonnes raisons pour justifier cette acquisition : le renforcement de ses capacités de diffusion en Europe, avec la récupération d’une audience existante d’un million de foyers recevant les six chaînes nationales françaises en analogique ; l’entrée sur le marché de la bande C avec une couverture panafricaine et une connectivité vers le continent américain ; l’augmentation et la sécurisation des capacités de télédiffusion en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (ces trois marchés représentent 80 % du chiffre d’affaires d’Eutelsat) ; et, enfin, l’extension de la passerelle transatlantique Europe-États-Unis constituée par Atlantic Bird 2 et, bientôt, Atlantic Bird 1.

Le spatial n’est pas abandonné pour autant

De par ses caractéristiques, Stellat 5 a été aussi conçu pour jouer un rôle important dans le développement des services multimédias large bande sous protocole IP, un des chevaux de bataille d’Eutelsat. Ce nouvel actif vient conforter fort à propos la valorisation de l’opérateur européen qui prépare activement son introduction en Bourse. C’est cette perspective, rendue excessivement hasardeuse par les turbulences affectant des grandes places financières, qui a sans doute fait capoter les négociations exclusives parallèles qui se déroulaient entre France Télécom et Eurazeo (filiale du groupe Lazard).Dans le cadre de son programme d’allégement de la dette, Michel Bon, p.-d.g. de France Télécom, veut en effet se défaire de ses 23 % d’Eutelsat, dont il espérait retirer quelque 400 millions d’euros.Mais la crise boursière additionnée à celle des nouvelles technologies pousse les acheteurs à négocier à la baisse, un scénario qui pourrait bien se rejouer lors de la vente des autres participations du groupe public dans le capital des opérateurs internationaux privatisés que sont Intelsat (4,2 %) et Inmarsat (5,1 %).Ces désengagements ne signifient pas pour autant un abandon du spatial par France Télécom, qui compte renforcer ses offres de services à travers sa division Longue Distance et sa filiale GlobeCast.

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Philippe Pélaprat