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France Télécom : résultats en hausse mais prévisions en baisse

L’opérateur historique voit son pré carré de la téléphonie fixe en recul. Et Orange, bien qu’affichant une certaine croissance, ne concrétise pas encore les espoirs fondés sur l’Internet mobile. L’opérateur reconnaît d’ailleurs ses faiblesses en revoyant ses perspectives de croissance à la baisse.

Arrivé à la tête de France Télécom il y a un peu plus d’un mois, Thierry Breton n’a ni déçu ni surpris lors de l’annonce des résultats trimestriels de son groupe. L’opérateur national affiche ainsi un CA trimestriel total de 12 milliards d’euros, en hausse de 3,5 % à périmètre et taux de change constant (proforma). Cette croissance tombe à 2,9 % pour les neuf premiers mois de l’année 2002, pour un CA proforma de 33,4 milliards d’euros.Un trimestre en demi-teinte donc, à la mesure de ce que devrait être 2002, puisque le groupe révise à la baisse ses perspectives de croissance d’ici à la fin l’année.” France Télécom est dans une année de transition, explique Eric Burkel, analyste au sein du cabinet Technology Development Partners. La conjoncture actuelle du marché l’oblige à revoir ses perspectives à la baisse. Son challenge pour 2003, peu évident, va être de continuer à travailler sur la réduction de sa structure de coût, afin d’améliorer son résultat opérationnel, sinon faire progresser son CA. “Dans la galaxie France Télécom, toutes les entités du groupe ne sont néanmoins pas à mettre à la même enseigne. Les comptes de l’opérateur montrent ainsi que la téléphonie fixe est globalement en recul sur les neuf premiers mois de l’année (CA en baisse de 7 %), accompagnée par les services voix-données aux grands comptes internationaux (Equant : CA en recul de 3,9 % au troisième trimestre), alors que la téléphonie mobile progresse (Orange : CA en hausse de 12,8 %), de même que les accès Internet (Wanadoo : CA en croissance de 30 %).

Aucun programme concret de désendettement du groupe

Cependant, l’analyse plus fine de ces résultats montre que les mauvais élèves ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Ainsi, Eric Burkel explique : “Si le recul de la téléphonie fixe n’a rien de surprenant, les résultats d’Orange ?” 12,5 milliards d’euros de CA sur les neufs premiers mois ?” montrent clairement que le marché des mobiles arrive à saturation. La progression affichée est décevante et nous attendons toujours des relais de croissance, comme le GPRS ou l’UMTS… mais qui n’en finissent pas de tarder à arriver.”Et ce dernier d’affirmer : ” Les mauvais résultats d’Equant, par contre, sont à relativiser, puisque la filiale est arrivée plus rapidement que prévu au point mort. Le mariage avec Global One et la migration de leurs services vers IP sont donc sur la voie de la réussite, même s’il leur faut encore diminuer leur structure de coût. “Pour sa part, Wanadoo, dont la contribution au CA global de l’opérateur reste marginale, semble réussir son pari du haut débit, avec le triplement des abonnés concernés, qui représentent désormais 14 % de l’ensemble des clients du FAI en Europe.Ces résultats attendus, globalement assez positifs, ne font néanmoins pas oublier l’endettement de 70 milliards d’euros de France Télécom. A ce titre, Thierry Breton n’a pour l’instant mis en avant aucun programme concret de désendettement du groupe. La discussion sur les différentes pistes concernant le refinancement de France Télécom “a été repoussée à plus tard “, selon des sources syndicales citées par l’AFP. Et cest clairement sur ce point que le nouveau président sera jugé.

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Erick Khosta