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France Télécom bâtit un portail sur mesure pour ses 100 000 utilisateurs

Afin d’aiguiller ses salariés au sein d’un millier d’intranets, l’opérateur a développé son propre moteur de recherche. Un portail personnalisable remplacera la page d’accueil.

La loi de Moore s’applique aussi aux intranets de France Télécom. En fin 1996, l’opérateur comptait une dizaine d’intranets. Puis leur nombre a triplé chaque année pour approcher aujourd’hui le millier. Devant un tel foisonnement de sites, les quelque cent mille utilisateurs du groupe ont parfois du mal à retrouver leur chemin. “Alors que l’environnement du salarié se limitait souvent à son bureau, toutes les armoires de l’entreprise se sont ouvertes à lui d’un coup, déversant une quantité considérable d’informations”, illustre Frédéric Wronecki, responsable du projet Net@too(*). Il convenait de structurer cette masse de données.Pour faciliter la tâche des collaborateurs, la “net compagnie” intègre, en 1998, le moteur de recherche Verity. Un outil en butte aux limites mêmes du plein texte. “Il s’agissait avant tout d’un détecteur de chaînes de caractères, qui délivrait des résultats approximatifs, parfois hors contexte.” Partant de ce constat, France Télécom a développé son propre moteur de recherche. Opérationnel depuis le début de l’année, il fonctionne par liens sémantiques et autorise huit modes de requête ?” thème, entité, métier, liste alphabétique, etc. ?”, couplés ou non au plein texte.Ce déploiement s’accompagne d’un effort de pédagogie auprès des intranautes. “Formuler une requête s’apprend. Encore aujourd’hui, le premier réflexe de l’utilisateur est de taper un seul mot-clé en recherche plein texte, sans faire jouer la synergie avec les autres systèmes de tri.”

De la page d’accueil figée au portail profilé

“Afin d’accélérer l’adoption des nouveaux modes de recherche, la constitution d’un corpus d’une trentaine d’ “astuces du jour” est actuellement en cours. La qualité d’une requête dépend aussi de l’indexation des documents et du référencement. A l’inverse d’un Yahoo, France Télécom joue la carte de la décentralisation. Ainsi, chaque responsable de site déclare-t-il lui-même son intranet. Après un délai d’un an, le lien tombe. Cela oblige ces quelque quatre cents référenceurs à réactualiser leur référencement.L’autre grand chantier consiste à remplacer l’actuelle page d’accueil de l’intranet fédérateur. En place dès 1997, elle se contentait de lister les sites existants. Puis elle s’est complexifiée au fil des mois. “C’est comme un placard : au départ, il est bien rangé, puis il devient vite désordonné.” D’ici à la fin de l’année, un portail personnalisable (solution Oracle Portal) prendra sa place. Après s’être identifié, l’utilisateur accédera à un affichage ad hoc. Au-delà des rubriques classiques ?” actualité institutionnelle, espace ressources humaines, utilitaires, etc. ?”, il recevra de l’information locale et ciblée grâce aux onglets “entité” (service d’attache) et “métier” (domaine technique). Mieux : dans l’onglet “ma page”, le salarié pourra s’abonner à différentes sources de diffusion internes ou externes ?” par exemple, à l’actualité juridique dans le domaine du dégroupage. Si les canaux sont grands ouverts, il reste maintenant à générer du contenu. France Télécom espère que l’émulation interne suscitera la vocation de journalistes en herbe.(*) Equipe d’une trentaine de personnes, Net@too, impulse et coordonne les projets intranet du groupe France Télécom.

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Xavier Biseul