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Fairphone 3 Plus : le smartphone éthique améliore ses partitions photo et environnementale

Toujours plus d’éléments recyclés dans les plastiques, des filières d’approvisionnement plus responsables et de nouveaux modules caméras interchangeables pour un terminal qui reprend les bases du premier Fairphone 3.

Prenez la carte-mère d’un Fairphone 3, améliorez les plastiques de sa coque, ajoutez-lui Android 10 et donnez-lui de nouveaux modules caméra… vous obtenez le Fairphone 3+ (FP3+), le « nouveau » terminal de l’entreprise engagée néerlandaise. Du côté de la technique pure, rien ne change donc : le (vieillissant) Snapdragon SD632 est toujours aux commandes de l’appareil, au côté de ses 4 Go de RAM et ses 64 Go de stockage. L’écran LCD est le même et tous les éléments mécaniques du Fairphone 3 sont évidemment 100% compatibles (coques plastiques, batterie, etc.).

La principale amélioration technique provient des modules caméra qui sont largement améliorés par rapport à la génération précédente. Le module arrière est équipé d’un capteur Samsung 48 Mpix que l’on retrouve dans de nombreux autres terminaux actuels, et qui offre (théoriquement) de bons résultats en basses lumières. Du côté de l’optique, il est alimenté en photons par un grand-angle ouvrant à f/1.9. En façade, le FP3+ profite d’un module équipé d’un capteur 16 Mpix et d’une optique ouvrant à f/2.0.

La bonne nouvelle pour les détenteurs du Fairphone 3 est que les modules caméra du Fairphone 3+ amélioré sont conçus pour être montés sur leur ancien terminal. Comme pour le Fairphone 2, il suffira de commander les modules, mettre à jour l’OS, éteindre et démonter l’appareil, interchanger les modules et rallumer l’appareil pour profiter d’une partie photo/vidéo bien améliorée. Le tout pour un prix modique au lancement – jusqu’à fin septembre, les deux modules coûtent 70 euros.

Il reste cependant à voir comment les ingénieurs de Fairphone et leurs partenaires d’Arcsoft ont travaillé la qualité d’image. Une chose est sûre à la lecture des spécifications de l’ISP de la puce SD632 : le capteur 48 Mpix le pousse dans ses retranchements (il est théoriquement qualifié pour 40 Mpix maximum). Ce sera donc la dernière mise à jour possible côté photo pour l’appareil. Au passage, l’intégration des capteurs et optiques dans les lentilles dans le module interchangeable ne s’est pas faite sans mal, puisque les nouveaux composants étaient plus épais que ceux employés par le passé. Les ingénieurs mécanique ont donc dû travailler d’arrache-pied pour trouver la place…

Android 10 pour tout le monde

Le Fairphone 3+ sera lancé avec Android 10 et c’est fort logiquement que le Fairphone 3 recevra la mise à jour de son système dans le courant du mois de septembre – facile, c’est la même carte-mère. Fairphone n’est peut-être pas officiellement un partenaire affilié de Google comme le sont Samsung et consorts, mais les équipes ont affirmé travailler main dans la main avec le géant américain dans l’intégration logicielle. L’entreprise, qui a vendu 90.000 unités du Fairphone 3 selon la CEO Eva Gouwens, est peut-être un nain dans l’écosystème de la téléphonie, mais son image de marque « clean » oblige un peu Google à jouer le jeu de ce côté-là.

Si Android 10 et les modules caméra permettent à un Fairphone 3 de se transformer en Fairphone 3+, il restera une différence technique : la partie audio qui profite d’un nouveau composant de meilleure qualité, censé améliorer l’écoute et la captation. Un élément incompatible avec la première mouture du téléphone.

Le plastique c’est fantastique (quand c’est recyclé)

Mécaniquement similaire au FP3, le FP3+ peut partager avec lui modules et autres coques arrière. Même si ses parties plastiques à lui sont différentes du point de vue de la composition : quand le premier modèle affichait un taux de 9% de matériaux recyclés, le Fairphone 3+ affiche 40% de plastique recyclé.

Simple formalité ? Pas du tout. Selon Wayne Huang, haut de cadre de l’entreprise en charge de la partie produit, « le changement de composition du plastique change ses propriétés. » Pour l’équipe, il a donc fallu trouver le bon équilibre et la bonne formule pour que le mélange de plastiques (issus du pétrole et issus du recyclage) offre les bonnes propriétés mécaniques. Et pour une PME européenne qui vend moins de 100.000 téléphones par an, c’est sans doute bien plus difficile que pour les ténors du domaine.

Au-delà de la technique, l’écologie et l’éthique

Ainsi, les équipes de Fairphone continuent d’améliorer la vertu de leur cycle d’approvisionnement : renforcement des programmes de mines éco et socialement responsables (RDC), supplément de salaire pour les ouvriers des usines d’assemblage (Chine), etc. L’entreprise est ainsi la seule au monde à garantir que les composants électroniques ne contiennent pas de matériaux issus des zones de conflits. Et pour cause : en matière d’or, c’est Fairphone qui a tout bonnement créé la filière… sans jamais être soutenu par les Apple, Samsung et autres. Même du côté de l’acheminement, l’entreprise est aussi à l’œuvre en préférant le train à l’avion, par exemple.

Soyons clairs : acheter un Fairphone est un acte engagé et il est certain qu’en 2020 les performances de ce « nouveau » Fairphone 3+ sont taillées pour un usage « raisonnable » et non pour les gamers et autres gros utilisateurs de smartphones. Son prix assez élevé ne reflète d’ailleurs pas la technique et les performances pures, mais un « vrai » coût de la technologie.

Le Fairphone 3+ sera disponible dès le 14 septembre à 469 euros.

Les modules caméras seront disponibles à la même date en offre groupée à 69,95 euros jusqu’au 31 septembre. Passé cette date, le module arrière 48 Mpix sera lancé à 59,95 euros et le module avant (selfie) à 34,95 euros.

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