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Facebook espionne-t-il les brouillons écrits par les membres du réseau ?

Comme de nombreux sites, Facebook suit les mouvements des internautes à la trace. Même les messages non envoyés sont étudiés. Mais faut-il parler d’espionnage ?

Navigation, publications, dialogues, inscriptions, paiements, les internautes multiplient les interventions sur le réseau et sont suivis pas à pas. Une étude très sérieuse, réalisée par un universitaire et un spécialiste des analyses de données employé par Facebook, révèle en cette mi-décembre 2013 que le réseau social surveille aussi les brouillons des messages des internautes.

L’étude, intitulée Auto-censure sur Facebook, permet de constater que 71 % des cinq millions d’internautes anglophones suivis ont au moins une fois censuré une partie d’un commentaire posté sur le site voire ont supprimé la totalité de leur message. Un message est considéré comme censuré s’il n’a pas été publié dans les dix minutes qui suivent sa composition.

Le géant de Palo Alto a confirmé le 17 décembre avoir suivi les messages non publiés de certains membres du réseau… Mais que cette étude avait été faite dans le respect des conditions générales d’utilisation. Lorsqu’il s’inscrit sur le site, l’internaute accepte en effet la politique d’utilisation des données de Facebook, qui permet à l’entreprise d’enregistrer toutes ses interactions avec le site… Y compris ce qu’il ne choisit de ne pas publier à la dernière minute! 

Facebook confirme

Une information qui a commencé à inquiéter les internautes, qui y ont vu une nouvelle brèche dans le respect de leur vie privée. Mais Facebook comme les auteurs de l’étude se veulent rassurants : même s’il peut le faire, le réseau social n’a pas récupéré le contenu auto-censuré par les internautes. Il ne s’est intéressé qu’aux métadonnées des messages. Autrement dit, l’heure de leur composition, le sexe et l’âge de l’internaute, son nombre d’amis… Et a cessé de le faire dès que l’étude s’est achevée. 

Ouf ! Rien ne dit toutefois que Facebook ne retentera pas cette expérience bientôt sur d’autres populations… sans prévenir. Cookies, Ip tracking, pistage de l’utilisateur durant sa navigation : toutes ces outils permettent aux sites de qualifier leur audience et de mieux vendre leurs espaces publicitaires. Et monétiser sa formidable audience est l’objectif que Facebook doit absolument réussir s’il veut satisfaire ses actionnaires.

A lire aussi :
Cnil : les cookies devront être librement acceptés par les internautes, paru le 17/12/2013
Vie privée : Google remplacerait les cookies par son propre mode de tracking, paru 18/9/2013

Source : Self censorship on Facebook [document PDF]

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Cécile Bolesse