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Excite@home : fin sans gloire d’un géant américain de l’Internet

Le numéro un américain de l’accès à Internet à haut débit s’est placé en faillite, avant une probable reprise des actifs par AT&T, son principal actionnaire. La société misait sur une forte croissance de ce marché. Erreur fatale…

Sur le papier, Excite@home avait tout pour réussir. Avant beaucoup d’autres, il avait parié sur la synergie entre contenu et tuyaux. Il avait investi sur l’Internet à haut débit et comptait, dès le départ, de solides actionnaires dans son capital.Excite@home s’est néanmoins déclaré en faillite vendredi soir en se placant sous la protection du chapitre 11, la loi américaine sur les faillites. Une annonce qui n’a surpris personne et que le Wall Street Journal
avait déjà prévu mercredi dernier.Les activités d’accès à Internet à haut débit de la société devraient être cédées à AT&T, principal actionnaire majoritaire (23 % du capital et 74 % des droits de vote) d’Excite@home, pour un montant de 307 millions de dollars (337,1 millions d’euros). Une somme infime quand on la compare aux 6,7 milliards de dollars (7,4 milliards d’euros) qu’avait coûté en mai 1999 le rachat du portail Excite par le FAI AtHome.La fin sans gloire d’Excite@home était inévitable. Sur les six premiers mois de l’année 2001, l’entreprise affichait une perte nette de 1,179 milliard de dollars (avec une perte d’exploitation de 127 millions de dollars) pour un chiffre d’affaires de 281 millions de dollars. Les actifs de l’entreprise étaient également en chute libre avec une valeur de 1,271 milliard de dollars au 30 juin 2001, contre 2,107 milliards de dollars six mois plus tôt.Conséquence, Excite@home a dû être recapitalisée à plusieurs reprises au cours du printemps, mais en vain. A cela, plusieurs raisons : tout d’abord parce que le portail Internet a été particulièrement affecté par la crise publicitaire, ensuite parce que le coût des plans sociaux a un peu plus creusé les comptes de la société, et, enfin, parce que les actionnaires Comcast et Cox ont opportunément décidé d’ouvrir leur réseau à la concurrence en 2002 ?” or, Excite@home était, par contrat, le FAI à haut débit exclusif sur ces réseaux.

En arrière-plan, la prise de contrôle d’AT&T Broadband

AT&T ne deviendra propriétaire d’Excite@home qu’après approbation de l’offre par la justice américaine. L’opération pourrait même être annulée si une meilleure offre était proposée.Un porte-parole d’AT&T, qui est déjà engagé dans l’accès à haut débit par sa filiale AT&T Broadband, a fait part de son intention de reprendre un nombre “conséquent” de salariés de l’entreprise. Excite@home emploie encore quelque 1600 personnes, après avoir supprimé 500 postes la semaine dernière.L’activité d’accès à Internet à haut débit est considérée comme essentielle par AT&T Broadband, qui entend ainsi diversifier son offre.AT&T Broadband est le premier câblo-opérateur américain avec 13,8 millions d’abonnés pour 24,2 millions de foyers connectés. Cependant, la société est moins rentable que ses concurrents, Time Warner (AOL) et Comcast qui n’ont pas hésité à exploiter cette faiblesse pour menacer AT&T Broadband d’une offre publique d’achat (OPA) inamicale.La survie d’AT&T Broadband passe donc par le lancement de services à valeur ajoutée tels que la vidéo à la demande (prévue pour 2002), la télévision interactive (2002), l’enregistrement des programmes à la demande (2002) et le t-commerce (vente interactive à la télévision, en 2003).

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Gérald Bouchez (avec Reuters)