Examen de santé pour le dossier médical personnel

Les salons Medec et Informedica ouvrent leurs portes mardi 15 mars. L'occasion pour les professionnels de faire le point sur le dossier médical personnel (DMP).
Une réforme attendue depuis plusieurs décennies
Préparé puis lancé par les deux derniers ministres de la Santé, et désormais inscrit dans la loi du 13 août 2004 sur l'assurance maladie, le DMP constitue le socle du futur système d'information de santé. ' On passe de l'incitation à l'obligation ', traduit Yannick Motel, délégué général de la fédération Lesiss, qui regroupe la plupart des professionnels de la santé.Un enjeu dont l'urgence se mesure néanmoins au nombre de conférences qui lui seront consacrées du 15 au 18 mars prochain, dans le cadre des salons Medec et Informedica, qui se tiendront au Palais des Congrès et à la Porte Maillot, à Paris.Concrètement, à partir de la mi-2007, le DMP devrait favoriser la communication entre les systèmes d'information des établissements hospitaliers publics et des cliniques privées avec celui de l'assurance maladie, ceux des réseaux de santé (organisés autour d'une pathologie) et ceux des libéraux, à commencer par les médecins de ville.' Des catégories professionnelles, tel les cancérologues, ont déjà développé une culture de partage des informations médicales, et font figure de pionnières, précise Dominique Le Halle, journaliste spécialiste de la santé et animatrice des conférences d'Informedica. Aujourd'hui, on assiste toutefois à un changement de mentalité. ' Pour sa part, Jean Dionis du Séjour considère cette date de 2007 comme une simple ' échéance de mobilisation ', le chantier risquant de durer plus longtemps que prévu.Il n'empêche, en dépit des retards, la machine est lancée. Ce dont, d'ailleurs, se félicitent la majorité des professionnels de la santé, la fédération Lesiss en tête. Ainsi, le ministre a nommé l'équipe de maîtrise d'ouvrage.Sous la forme d'un GIP, elle sera pilotée par Dominique Coudreau, ancien directeur général de la Cnam et directeur de l'Agence régionale d'hospitalisation d'Ile-de-France. Ce dernier s'appuiera sur Pierre Bivas, ancien conseiller technique de Hervé Gaymard et de Jacques Barrot, et sur Jacques Beer-Gabel, successivement DSI au ministère de la Santé, chez Rhône-Poulenc et à la Société générale. L'arrêté concernant la mission DMP devrait bientôt paraître au Journal officiel.Déposé chez un hébergeur agréé
Pour l'instant, la loi indique seulement que le DMP se situera physiquement chez un hébergeur internet agréé, et qu'il appartiendra au patient. Les conditions et autorisations d'accès aux données personnelles seront précisées par décret, après avis de la Cnil. Mais on sait qu'il se présentera sous la forme d'un entrepôt de données placé dans un coffre-fort électronique, et qu'il sera alimenté par l'ensemble des acteurs.Le DMP devrait donc aider les organismes de santé à économiser des frais d'archivage (historique médical, analyses, radios, etc.), mais aussi à éviter les pertes ou détériorations de données, tout en facilitant la recherche dans les divers documents.Les gains ne seront donc pas seulement financiers : ' En garantissant la traçabilité des données, le DMP informatisé évitera au patient les examens redondants, explique Didier Guidoni, associé chez Ineum Consulting. Depuis le PMSI [programme de médicalisation des systèmes d'information, NDLR], la plupart des hôpitaux disposent d'une informatique médicale codée, mais pas encore d'un véritable dossier médical. Ils devront donc investir un peu moins dans les murs et davantage dans les systèmes d'information. ' Ces derniers représentant, selon le consultant, seulement 1,5 et 3 % de leur budget en France, contre 5 à 6 % dans les pays anglo-saxons.Pas de refonte des systèmes d'information existants
Un travail coûteux en ressources humaines va donc s'engager dans les établissements de santé, afin d'organiser le circuit d'information du DMP. Il faudra, au minimum, coordonner les autorisations d'accès au dossier et mettre en place les procédures de sécurité, selon Michel Feugas, directeur adjoint du groupement pour la modernisation du système d'information hospitalier (GMSIH).Techniquement, les pouvoirs publics n'ont pas opté pour la refonte des équipements existants, envisageant plutôt l'interopérabilité des systèmes d'information des différents acteurs du DMP, ainsi que l'avait demandée la fédération Lesiss. L'absence de cahier des charges n'empêche donc pas les groupes de travail de normalisation de s'activer pour structurer l'information médicale. Edisanté et la Cnamts travaillent de concert sur un protocole baptisé XDS, capable de gérer les flux entrants de documents médicaux dans le DMP.-
Brunet Giovanna
Professionnelle de terrain j'ai souvent interrogé des patients ,leur familles,leurs visites sur les resèrves d'un DMP,hn'étant pas médecin j'étais à l'aise pour parler le même langage,tout niveau confondu je ne peux pas témoigner d'une seule remarque négative,au contraire une liste non exaustive de ce qui n'est pas du tout organisé et sourvce de dysfonctionnement aujourd'hui...les personnes les plus simples se souviennent pas de dossier à l'occasion d'un transfert,pas retrouvé aux urgences ...Donc avec M.Coudreau à la tête j'y crois et je pense qu'il peut aller plus vite que l'écheancier acr nous avons aujourd'hui tout pour reussir .Alors Bon courage et nous sommes avec vous
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Daniel Touzeau
Plus qu'aux problèmes techniques qui peuvent se poser dans un tel projet (Sécurité, quantité d'information, normalisation des données venant d'horizon divers), l'écueil d'un tel projet tiendra en grande partie de la volonté des différents acteurs à adhérer au projet.
Or, le passé nous renseigne sur la réticence pour ne pas dire la résistance des principaux acteurs (Médecins, responsable des centres hospitaliers, clinique, etc?). En effet la transparence des actes médicaux n'est pas souhaitée par ces acteurs pour des raisons soit fiscales, soit d'indépendance. Il n'y a qu'à voir le % d'équipement des médecins malgré des aides importantes qui leur ont été octroyées !
Il y a donc à faire preuve :
1. de pédagogie,
2. de volonté politique,
3. d'énergie pour combattre les résistances,
4. de s'appuyer sur des expériences pilote pour montrer « que ça marche »,
5. d'offrir des (+) aux acteurs de terrain pour faciliter leur adhésion.
Bon courage au chef de projet.
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