Passer au contenu

Erik Flannigan (Real Networks) : ” Les maisons de disques sont encore timides “

Vice-président en charge de la musique chez l’éditeur, Erik Flannigan voit avant tout dans RealOne Music ?” l’une des déclinaisons de MusicNet ?” un projet en évolution.


01net. : Pourquoi RealOne Music comporte t-il tant de limitations ?
Erik Flannigan : Les maisons de disques préfèrent avancer à pas comptés. Avec notre service, elles vont pouvoir tester le marché et lanceront progressivement leur offre. Le forfait actuel permet de télécharger 100 chansons. Nous allons proposer des forfaits permettant d’obtenir 50 crédits supplémentaires, pour un maximum de 200 morceaux. Mais je suis persuadé que les maisons de disques n’exigeront plus de plafond de téléchargement si elles constatent une demande.Aujourd’hui, un fichier téléchargé est écoutable uniquement sur son PC. Cette restriction est-elle aussi amenée à disparaître ?Il serait faux d’affirmer que les maisons de disques ne souhaitent pas la portabilité des chansons. Mais, si vous prenez le cas des lecteurs MP3, rien n’a été prévu pour la sécurité. De plus en plus, comme l’iPod d’Apple, ils vont ressembler à des petits disques dur portables, avec des capacités énormes.Que se passera-t-il le jour où un pirate réussira à briser les sécurités de RealOne Music ?Notre service n’est pas un produit final, il peut constamment évoluer. Si le système de gestion des droits d’auteur est menacé, il nous sera possible d’effectuer rapidement des corrections. Utiliser notre propre lecteur multimédia nous facilite grandement la tâche. Une chanson téléchargée via notre service ne sera pas écoutable sur Windows Media Player ou Winamp. Il faut donc obligatoirement passer par nous. Quand ce service ouvrira-t-il en Europe ?Nous n’avons pas encore démarré les négociations en Europe. Il nous faut d’abord déterminer les pays où un lancement serait le plus judicieux. MusicNet ne fait que démarrer, pas la peine de s’affoler. Aux Etats-Unis, une seule organisation représente 85 % des droits d’auteurs alors qu’en Europe, il faudrait négocier pays par pays. De plus, un artiste ayant signé chez EMI en Allemagne pour dépendre de Warner pour la France.Quels sont vos rapports avec MusicNet ?MusicNet nous fournit avant tout l’infrastructure technique. La société s’occupe aussi de négocier avec les labels mais, là, nous sommes libres de nos choix. Real Networks a un partenariat avec Sony, rien ne nous empêche donc d’inclure des chansons de leurs labels dans RealOne Music. C’est tout l’avantage de MusicNet sur PressPlay. Ce dernier correspond plus à une franchise alors que nous avons les mains libres pour implémenter MusicNet.D’où viendra la concurrence pour RealOne Music ?Pas nécessairement de PressPlay. Nous sommes presque sur deux marchés différents. Si vous aimez U2 et Madonna, il va falloir vous abonner à PressPlay et MusicNet. Quant aux autres sociétés désireuses d’utiliser MusicNet, je ne connais pas leurs intentions. Je ne sais pas si AOL va démarcher agressivement les clients non AOL. Tout ce que je sais, cest que les déclinaisons de MusicNet par Real Networks, AOL et Napster seront toutes différentes.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Propos recueillis par Ludovic Nachury, à New York