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En croissance, l’industrie de la cryptographie attend sa consécration

Même si leur nombre ?” plus de 1 500 aujourd’hui ?” a triplé depuis 1993, l’essor des produits de cryptographie reste conditionné par le déploiement d’infrastructures à clés publiques.

La technologie de la cryptographie alimente une industrie florissante. En atteste la dernière livraison de la Worldwide Survey of Cryptography Products, des laboratoires de Network Associates. Après un léger relâchement en 2000, elle a connu une croissance de plus de 30 % en nombre de produits l’année dernière. Preuve que les entreprises commencent à prendre conscience de l’importance de cette technologie pour verrouiller leurs échanges. Disponible sur tous types de support ?” logiciels, matériel, processeur, etc. ?”, la cryptographie engendre, à travers le monde, plus de mille cinq cents produits distincts, soit un marché de 212,5 millions de dollars en 2001, selon IDC.Une fois n’est pas coutume, les Etats-Unis ne phagocytent pas ce marché. Ils sont au coude à coude avec le reste du monde ?” avec 839 produits de cryptographie contre 841. Le nombre de pays producteurs ne cesse d’augmenter et celui des pays consommateurs est le double des premiers. Sans doute tirée par ces nouveaux débouchés, la concentration s’accélère aux Etats-Unis d’abord où, en l’espace de deux ans à peine, plus d’une centaine de fournisseurs ont été absorbés par leurs concurrents.

Succès des produits pour réseaux privés virtuels

Les fournisseurs américains profitent de la levée des entraves à l’export. Le département du commerce ne bride plus les produits de cryptographie forte vendus à l’étranger. “Aujourd’hui, on trouve surtout la cryptographie faible dans des produits anciens”, assure David Balenson, l’auteur de l’étude. Il s’agit d’algorithmes symétriques pour des clés inférieures à 128 bits. L’adoption de l’algorithme européen AES de 256 bits, retenu par le National Institute of Standards and Technology ?” en remplacement de l’ancien DES ?” accentue encore cette tendance. Toutefois, les fournisseurs américains soumettent toujours leurs codes sources à leurs autorités. Ce qui pose un problème de confiance pour les entreprises européennes.Les réseaux privés virtuels se sont imposés comme l’application reine de la cryptographie. Plus d’une cinquantaine d’éditeurs supportent son protocole fétiche, IPSec. Viennent ensuite les applications dédiées au chiffrement de fichiers en local, suivies par celles de chiffrement des connexions à un serveur, en particulier via le protocole Secure Shell. En revanche, les clients de messagerie sécurisée S/Mime sont encore très peu mis en ?”uvre par les utilisateurs. Ceci s’explique par le fait que l’essor de ce type d’applications dépend d’un déploiement des infrastructures à clés publiques. Elles seules garantissent une gestion efficace des clés à une échelle industrielle. Pour y parvenir, tout l’enjeu consiste maintenant à dépasser la voie tracée par le protocole Secure Sockets Layer. Intégré en standard aux navigateurs et aux serveurs web, il se limite à un chiffrement entre client et serveur.

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Samuel Cadogan