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eBanking : premier crash de la banque en ligne en France

Lancée en février dernier, la filiale Internet du groupe Fortis s’apprête à fermer ses portes en France. Motif : eBanking n’est pas parvenue à trouver de partenaire hexagonal disposant d’un réseau physique.

L’heure des premières déconvenues pour la banque en ligne à la française a sonné : eBanking, la filiale du banco-assureur belgo-néerlandais Fortis, envisage d’arrêter ses activités en France. Un proche du dossier affirme même que la fermeture d’eBanking est désormais acquise, et qu’il ne reste plus qu’à fixer la date effective de cette fermeture.eBanking.fr a ouvert ses portes en février dernier, avec pour objectif de séduire 10 000 à 15 000 clients d’ici à 2001et 150 000 clients ?” soit une part de marché de 5 à 10 % ?” à l’horizon 2005.Cependant, le positionnement du click and mortar diffère en plusieurs points de celui de ses concurrents. Le modèle économique de l’établissement en ligne repose en effet sur la Bourse et les placements.Une stratégie qui a fait ses preuves au Luxembourg ?” d’où est parti le concept d’eBanking, lors de l’envolée boursière de la fin des années 1990, mais qui s’est heurté pour son ouverture française au marasme des marchés financiers.

eBanking, un acteur trop frileux ?

En revanche, eBanking ne propose pas de crédit à la consommation ou de crédits immobiliers, ni même de produits d’épargne surrémunérés. “Nous ne sommes pas convaincus par le modèle consistant à vendre à perte aux clients un produit à haut rendement et sans risque “,
expliquait en avril Jean-Marc Verdure, directeur général d’eBanking.Concrètement, eBanking s’est refusée à appliquer le modèle économique d’Egg ou de ZeBank, qui consiste à attirer les clients à travers des produits d’appel avant de dégager un bénéfice sur d’autres produits.S’agit-il pour autant d’une erreur tactique sur un marché qualifié d’hyperconcurrentiel (40 banques en ligne recensées) ? eBanking, qui a investi 17 millions d’euros l’an dernier et prévoyait d’investir la même somme cette année, réfute cette hypothèse.La filiale de Fortis était en fait à la recherche d’un partenaire français disposant d’un réseau physique. Toutefois, les contacts ont échoué et le banco-assureur a donc préféré opté pour la fermeture d’ eBanking.fr.La clientèle pourra, pour sa part, opter pour un transfert de ses avoirs vers Fortis Banque France ou tout autre établissement de son choix, précise eBanking.fr dans un communiqué.

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Gérald Bouchez