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[E3] Project Café/Wii U : ce qui était vrai, ce qui ne l’était pas

En annonçant officiellement sa nouvelle console hier, Nintendo a mis fin a un mois et demi de spéculations. Certaines infos étaient correctes, d’autres non. Bilan.

Game Informers, IGN, Kotaku, Nikkei, 1up, Loaded, ou encore 01net. : depuis la mi-avril, de nombreux médias ont publié ce qu’ils croyaient être les premières fuites sur la nouvelle console de Nintendo. Le conditionnel a souvent été de rigueur, dans un monde du jeu vidéo souvent friand de rumeurs et de fantasmes.

Pourtant, certaines informations étaient bel et bien fondées. Hier, Jim Reilly, d’IGN, invitait sur son compte Twitter ses lecteurs à « regarder en arrière et constater combien de rumeurs [postées par ses soins] sur la Wii U étaient fausses. La plupart étaient correctes ». Chiche.

Ce qui était vrai

La fameuse « Wii 2 HD » évoquée par 01net. et Game Informer le 14 avril dernier a donc bel et bien été dévoilée à l’E3. Comme annoncé sur notre site, la console utilise une manette à écran tactile de 6 pouces de diagonale (6,2 exactement).

Il ne s’agit pas d’une pure tablette façon iPad, mais d’un hybride équipé de quatre boutons faciaux, de quatre boutons de tranche, d’une croix et de deux sticks analogiques, capable de diffuser les jeux en streaming, d’interagir avec le téléviseur et d’assurer un affichage déporté. Là-dessus, les informations d’IGN et de 01net. ont été avérées, même si le site américain spécialisé imaginait davantage un design en forme de joypad avec un écran plutôt qu’une tablette avec des boutons. Toutefois Peter Tran, l’un des lecteurs d’IGN, peut se vanter d’avoir réalisé l’un des mock-ups les plus proches de la version de Nintendo. Le quotidien Nikkei, qui a confirmé ces informations à quelques jours de l’E3 – et précisé qu’une batterie rechargeable serait présente –, était dans le vrai.

Du côté du hardware, Nintendo s’est contenté d’officialiser la présence d’un processeur multicœur IBM PowerPC, sans aller jusqu’à confirmer avec précision l’architecture « tricore » évoquée par nos soins. Enfin, les informations de Kotaku sur le support de la console se sont toutes révélées exactes : elle repose bien sur un lecteur de disque haute densité de 25 Go, et préfère la mémoire Flash et un lecteur de cartes SD (HC ?) à un disque dur interne.

Ce qui reste flou

IGN évoquait le 21 avril un coût approximatif de 350 à 400 dollars, mais Nintendo n’a livré aucune indication sur ses tarifs. Lors d’une interview donnée pendant l’E3, Satoru Iwata a déclaré que « le prix serait probablement supérieur à 250 dollars ». Par ailleurs, le site américain spécialisé assurait également que la console était fabriquée par Foxconn à Taïwan, une information plausible (il s’agit du numéro 1 de la construction de devices), mais sur laquelle la firme de Kyoto se gardera de communiquer.

De même, Nintendo, qui reste souvent évasif sur les entrailles de ses machines, n’a pas donné de précision sur le processeur graphique intégré à la Wii U. On ne saura donc pas (tout de suite) s’il s’agit bien d’une AMD R700, comme 01net. puis IGN l’avançaient. En revanche, la quasi-totalité des sites avaient vu juste concernant le rendu : visuellement, la nouvelle console de Nintendo s’aligne sur les capacités de la Xbox 360 et de la PlayStation 3, en offrant un rendu en HD et même Full HD.

Ce qui était faux

Contrairement à ce que 01net. laissait entendre, la Wii U ne constitue pas un virage radical dans la stratégie et le positionnement de Nintendo. Certes, la firme de Kyoto a tenu à annoncer de nombreux jeux pour gamers en rupture avec le catalogue de ses précédentes machines, mais sans toutefois abandonner sa ligne de communication grand public. Le nom, le clip de présentation très familial, les teintes blanc yaourt, le discours et même le retour des Mii montrent que, plus qu’une nouvelle console, la Wii U se veut surtout le prolongement de l’expérience Wii.

Wii U ? La console ne s’appelle donc ni Nintendo Stream, ni Nintendo Feel, comme le supputaient respectivement IGN et Loaded.se. Elle ne porte pas non plus l’appellation Project Café, évoquée ici-même comme un nom de code. Le constructeur japonais n’a pas donné de précision sur la date de sortie de la console, si ce n’est que celle-ci surviendrait en 2012. Cela exclut donc la commercialisation à la fin de 2011 imaginée par IGN. Elle n’a pas non plus le look « d’une Super Nintendo modernisée », comme le croyait le site américain, qui a toutefois vu juste en ce qui concerne les dimensions de la console, proches de celles d’une Xbox 360. Son design s’apparente en revanche très clairement à un croisement entre une Wii et une Xbox 360.

La palme de l’information farfelue revient à l’hypothèse de l’écran haptique, avancée par les Suédois de Loaded.se, et leurs informations «jexclusivesj» sur une certaine «jNintendo Feelj». La dalle de la WiijU est tactile et monopoint, et le périphérique intègre un kit de vibration, mais il n’y a pas de technologie de retour de force ni de restitution de sensation. Une fonction qui ne correspond certainement pas à la politique économique de Nintendo, très sensible au prix final de ses produits. Mais, à la décharge de nos collègues scandinaves, précisons qu’avec la firme de Kyoto on n’est jamais à une surprise près.

En savoir plus sur la Wii U.
Retrouvez toutes les annonces de l’E3

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La rédaction