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E3 2014 : cinq jeux Nintendo qui peuvent sauver la Wii U

Hyrule Warriors, Yoshi, Captain Toad, Splatoon… Le géant japonais a lancé une opération de grande envergure, avec pour objectif de (re)lancer la Wii U, sa console de salon qui peine à se vendre. Entre cross-over, nouvelle licence et classique revisité, Nintendo sort la grosse artillerie.

Délaissant le très médiatisé Super Smash Bros. pour 3DS et Wii U, nous avons retenu quelques-unes des nouveautés annoncées ou présentées à l’E3 cette année. Nous avons jeté notre dévolu sur cinq titres qui nous ont plu ou marqué, qui ont ce petit rien qui laisse espérer beaucoup. Ils témoignent tous, d’une manière ou d’une autre, de la volonté de Nintendo de se renouveler, souvent avec talent, d’affiner son univers. Tous sont là pour former une équipe de choc destinée à sauver le soldat Wii U…

Splatoon colore le monde…

Avertissement, ce jeu est bien plus drôle à jouer qu’à se faire raconter… On s’est même laissé dire que Splatoon, mélange de splash (l’éclaboussure), de platoon (le peloton) et peut-être aussi de toon, serait développé par les papas de Super Mario Sunshine. Ca expliquerait certaines choses.

Notamment que ce titre devient rapidement addictif et prenant. Mais commençons par le début. Splatoon est un jeu. Vidéo. Il est conçu pour être joué en quatre contre quatre en ligne. Oui, en ligne. Nintendo avait prévenu, la Wii U mettrait les bouchées doubles dans ce domaine.

Chaque équipe de quatre joueurs se voit attribuer une couleur, et un pistolet à eau-peinture. L’objectif est alors de recouvrir de sa couleur le plus possible de surface au sol. Pour cela, évidemment, on tire avec son fusil à couleur. On constate alors rapidement que le réservoir se vide et qu’on ne peut plus peindre. Pour faire le plein, il faut alors faire plonger son personnage dans sa peinture. Il se transforme en sorte de calamar et se déplace rapidement et peut même, en en étant affecté et diminué physiquement, passer sous la peinture adverse pour ressortir dans le dos de l’ennemi. Il sera alors plus facile de repeindre ce que l’équipe adverse a peint. Ou, de manière plus expéditive, de leur tirer dessus pour les forcer à respawner. Le joueur ainsi «peinturluré », plutôt qu’abattu, pourra choisir s’il réapparaît à sa base ou au plus près de l’action, près de ses amis encore debout.

Sur le stand Nintendo, nous avons eu la possibilité de le prendre en main et de constituer une équipe de fortune de journalistes français et avons copieusement humilié l’équipe adverse qui se retrouvait systématiquement acculée dans ses quinze mètres. La bonne nouvelle est qu’il n’a pas été nécessaire de communiquer pendant la partie ou d’établir une stratégie compliquée. Une fois que chacun a assimilé les commandes et joue intelligemment, la partie est endiablée. Jouer en ligne, sans micro, ne devrait donc pas poser de problème.

Pour l’instant, les représentants de Big N n’étaient pas en mesure de nous dire si un jeu local est prévu. En revanche, nous avons cru comprendre qu’il pourrait être possible de jouer avec une Wiimote en lieu et place du Wii U Gamepad, dont on utilise la gyroscope pour faire tourner la tête de notre personnage.

De plus amples précisions devraient être fournies par Nintendo d’ici la sortie de Splatoon, prévue en 2015.

Hyrule Warriors, Link à la sauce Dynasty

Nintendo ouvre ses portes et ses licences à certaines expérimentations. Avec Hyrule Warriors, il tente ainsi une fusion de deux ADN, celle de The Legend of Zelda et celle des Dynasty Warriors. Une série de jeux vidéo née sur la PlayStation et qui a proliféré jusqu’à nos jours.

C’est donc un clone de Dynasty Warriors qu’on a pris en main dans lequel figurent plusieurs héros de la saga de Nintendo – et de nombreux devraient être jouables. Encore que clone soit imprécis. Tout le jeu est en fait adapté à l’univers de Zelda, même les monstres et les bâtiments font écho à ceux qu’on a croisés au fil du temps en Hyrule. Pour autant, une chose saute aux yeux, le dessin des personnages est bien plus mûr. Link ressemble ainsi plus à sa version Twilight Princess qu’à celle de Windwaker. Et Zelda, elle-même, est plus adulte, plus conforme à l’esprit des Dynasty Warriors.

Pour le reste, la fusion entre les deux univers semble prendre. Lors de notre courte prise en main nous avons pu éviscérer (proprement et sans la moindre goutte de sang, évidemment) des dizaines d’adversaires en utilisant les coups traditionnels de Link, attaque chargée, attaque circulaire, etc. On trouvera également assez rapidement des armes supplémentaires, comme la traditionnelle bombe.

Autre tradition pérennisée, pour les « boss », il faudra d’abord trouver leur point faible avant de pouvoir les abattre…

Graphiquement, c’est un beau Zelda, sans être un jeu exceptionnel de ce point de vue. Nous avons également pu nous rendre compte que l’intelligence artificielle des combattants ennemis était un peu déficiente. Des dizaines d’entre eux pouvant rester immobiles en attendant de se faire tailler en pièces.

On se rassurera en se disant que peut-être était-ce fait exprès pour faciliter la prise en main de ce titre, qui devrait sortir le 19 septembre prochain.

Yoshi’s Wooly World, l’art du point de croix directionnelle

Deux hommes dans la force de l’âge, manette en main, s’écrient simultanément : « C’est trop mignon ! ». Avant que l’un d’eux ne sorte son téléphone pour immortaliser ce qu’ils voient à l’écran par une photo.Voilà un aperçu de l’effet que peut avoir le nouveau Yoshi.

Après Kirby, c’est en effet à Yoshi de passer entre les aiguilles à tricoter expertes du studio Good-Feel. Le résultat est étonnamment drôle. Jouable à deux en coo-pétition, Wooly World est à la fois un très bon jeu de plate-forme pour la Wii U, qui demande un peu de concentration et de réflexion, et un très beau titre. L’ambiance, les niveaux, les couleurs, tout est absolument charmant. C’est enfantin, léger et euphorisant.

On a beau avoir tendance à vouloir se faire les pires crasses pour récupérer plus d’étoiles, de diamants ou de bonus, on ne peut s’empêcher d’apprécier la candeur mesurée de l’ensemble. Good-Feel arrive à cacher tout son travail derrière une vraie direction artistique.

La maniabilité des Yoshi est parfaite, les niveaux bien conçus, la construction de pont temporaire en laine est instinctive et les repères engrangés au fil des épisodes précédents se retrouvent instantanément, même si l’un joue au Wii U Gamepad et l’autre à la Wiimote.

En attendant d’y jouer plus, ce Yoshi’s Wooly World semble avoir tous les atours du titre qu’il faudra posséder dans sa Wii U-thèque. Mais cela n’arrivera pas avant 2015, sauf miracle…

Captain Toad : Treasure Tracker, quand Nathan Drake appuie sur le champignon

La gloire ! Après avoir été le faire-valoir de la « troupe à Mario », dans le premier Super Mario Galaxy, Captain Toad devient enfin la star qu’il mérite d’être. Il faut dire que son récent temps partiel était plutôt plaisant et offrait un aération agréable entre deux niveaux dans le dernier Super Mario 3D World sur Wii U.

Car, dans Captain Toad : Treasure Tracker, le pisteur de trésors reprend la recette exacte des niveaux qu’il parcourait dans le Super Mario World de la Wii U. Un petit niveau en 3D, autour duquel on peut faire tourner la caméra, à l’aide du stick droit du Wii U Gamepad, pendant qu’on déplace le grand Amiral Toad du gauche. L’interaction entre Captain Toad et le monde passe par le seul bouton A. Pour le reste, grimper, éviter des pièges, prendre des grandes roues, avancer dans des wagonnets, récupérer des diamants, des pièces et des étoiles, tout se fait en amenant Captain Toad au bon endroit.

C’est donc un mélange de petits puzzles et d’habileté que nous propose ce titre. On a tôt fait de mordre à l’hameçon.

Au fil des quatre petits niveaux témoins que nous avons pu parcourir, nous avons avancé de plates-formes en plates-formes, sans sauter une fois, avons dévalé une pente en chariot de mine, avons grimpé un niveau vertical sous le feu tournant d’un dragon mécontent ou encore visiter un manoir. La variété des environnements et des tactiques à mettre en place, tout en timing et adaptation, fait de ce jeu un vrai moment de fraîcheur qui vaudra assurément qu’on s’y attarde, et ce dès cette fin d’année. 

Kirby, la bonne pâte, à modeler

Ne boudons pas notre plaisir. Il n’y a pas si souvent un nouveau Kirby pour qu’on ne veuille pas prendre quelques minutes, puis heures, de son temps, pour y jouer un peu. Sous-titré Kirby and the Rainbow Curse aux Etats-Unis, cette nouvelle aventure de la petite boule rose de Nintendo n’a pas encore de nom en français. Peu importe, nous l’accueillons malgré tout les bras ouverts.

Wii U Gamepad d’une main, stylet de l’autre, nous avons pris le contrôle du plus rose des personnages Nintendo, plus encore que la princesse Peach. Le résultat est plutôt satisfaisant même si la maniabilité demande de prendre ses marques. Même après quelque temps, bien contrôler Kirby n’est pas facile.

Et pour cause, dans ce jeu, Kirby est une boule qui roule, avec son inertie et la difficulté qu’on peut connaître à le faire changer de sens. Cela pourrait paraître simple mais on a droit à seulement deux interactions de base. En premier lieu, dessiner des passerelles arc-en-ciel sous ses pieds, pour le faire monter, descendre, attraper une étoile, des bonus, etc. En second lieu, on lui appuie dessus pour qu’il avance et on le tapote pour qu’il accélère, soit pour « tuer » un ennemi, soit pour monter une pente qu’on a dessinée un peu raide.

Il faut alors non seulement calculer au mieux l’emplacement de ces plates-formes dessinées, dont on ne peut créer qu’une certaine quantité à la fois, mais également prendre en compte la physique de ce monde de pâte à modeler. Si les premiers niveaux sont évidemment simples, l’apparition de trampolines, de zones secrètes et autres pièges et dangers font qu’il faut rapidement se montrer très réactif et maître de ses mouvements.

Ce n’est à première vue pas notre Kirby préféré, mais il a un petit quelque chose qui donne envie de s’y remettre. Il faudra toutefois attendre l’année prochaine pour pouvoir le faire.

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Pierre Fontaine (envoyé spécial à Los Angeles)