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E-Loan Europe : les investisseurs ne font plus crédit

A cours de liquidités, la start-up américaine spécialisée dans la prestation de services financiers en ligne ferme toutes ses filiales en Europe. Le soutien de l’incubateur @viso et les débuts prometteurs de ce marché n’y auront rien changé.

” Nous avions prévu dans notre business plan d’opérer une nouvelle levée de fonds à l’automne 2000. Malheureusement, si le marché reste prometteur, l’enthousiasme des investisseurs a été quelque peu refroidi par les dernières péripéties boursières “, explique posément le PDG d’ E-Loan Europe, Mirko Siepmann.Devant ce constat d’échec, la maison mère américaine, E-Loan Inc., déjà en difficulté sur son marché intérieur, a décidé de fermer la quasi-totalité de ses filiales européennes.E-Loan était arrivé en France en mars 2000, à grand renfort de publicité, en ayant pris soin de racheter aaccredit.com, un site spécialisé qui devait lui servir de plate-forme de développement pour ses implantations en Europe du Sud (France, Italie et Espagne).Son retrait est un nouveau revers pour @Viso, l’incubateur qu’E-Loan Inc. avait choisi pour accompagner ce développement européen. @Viso, contrôlé à parité par Vivendi Universal et Softbank, devait effectuer un apport de 35 millions d’euros dans E-Loan Europe. Aujourd’hui, pour l’un de ses responsables, Daniel Scolan, “le pragmatisme est de rigueur tant peuvent être grandes les déconvenues liées au retournement de situation dans la Net-économie”.Concernant E-Loan Europe, un plan de cession d’actifs est engagé, et , tel E-Loan Suède, certains sites auraient déjà trouvé repreneur. La fermeture d’E-Loan France, basé à Montpellier, devrait entraîner la suppression de vingt-cinq emplois.

Un marché prometteur

Le désengagement européen d’E-Loan sonne-t-il pour autant le glas du crédit en ligne ? A entendre les différents acteurs, très prompts à commenter la disparition de leur concurrent, il n’en est rien.Dans le cas d’E-Loan, des erreurs stratégiques majeures auraient précipité les choses. Ainsi, les demandes de crédits étaient gérées essentiellement par l’intermédiaire d’un call-center (très coûteux en masse salariale).A contrario, d’autres sites spécialisés dans le crédit immobilier ou le crédit à la consommation, tels que Meilleurtaux, 123crédit ou Panoranet?” qui opère en marque blanche (Immostreet , Buycentral,…) ?” proposent l’intégralité de leurs opérations sur Internet.Certains s’en remettant même, à l’instar de Discountis, aux services dun logiciel spécialisé pour procurer au consommateur la meilleure offre de crédit.

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Philippe Crouzillacq