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Dynamics, l’arme anti-SAP de Microsoft

Dérivé du PGI Axapta de Navision, Dynamics 4.0 arrive en France. Microsoft mise sur sa simplicité et sur l’intégration avec ses logiciels pour inquiéter Oracle, et défier SAP.

Avec le rachat du danois Navision en 2002, Microsoft s’offrait une gamme de progiciels de gestion au rayonnement régional, mais à la qualité technique reconnue. Outre le PGI pour PME Navision, apprécié pour sa facilité de mise en
 ?”uvre, cette gamme comportait surtout Axapta, un progiciel pour grandes et moyennes entreprises. Aujourd’hui rebaptisé Dynamics AX, sa version 4.0 a été lancée en France, le 14 septembre dernier.Cette version est considérée comme une mise à jour majeure par Microsoft. ‘ C’est la première véritablement signée Microsoft ‘, précise Rodolphe Dillenseger, responsable produit
Dynamics AX de Microsoft France. Avec elle, l’éditeur de Seattle entend s’approprier une part d’un gâteau que se partageaient jusqu’alors SAP et Oracle. ‘ Dynamics s’adresse aux entreprises
de 200 à 2 000 personnes, domaine de mySAP All-in-One ou de JD Edwards d’Oracle. Mais nous visons aussi les filiales de grands groupes, où nous sommes concurrents de mySAP ERP ‘,
affirme Rodophe
Dillenseger.

Une forte affinité avec les outils Microsoft

Pour convaincre les industriels et les banques, clients de choix de SAP et d’Oracle, Microsoft emploie la tactique qui a fonctionné pour tous ses logiciels serveurs : miser sur l’ergonomie et la simplicité
d’utilisation. Rodolphe Dillenseger confirme : ‘ Nous avons profondément modifié Dynamics pour qu’il bénéficie d’une ergonomie largement supérieure à celle de ses
concurrents. ‘
Les écrans de Dynamics AX s’inspirent des produits Office et en particulier d’Outlook. Microsoft est allé encore plus loin, en créant des rôles utilisateurs, des environnements applicatifs prêts à l’emploi (lire
encadré), par simple sélection d’un profil fonctionnel : comptable, chef d’atelier… Une quarantaine de rôles sont prévus, qui se gèrent depuis le portail maison, SharePoint Portal Server, auquel Dynamics est connecté par le
biais de Web Parts, les portlets de Microsoft.De façon plus pernicieuse, le PGI a été modifié pour fonctionner étroitement avec tous les produits maison. Dynamics inaugure ainsi les Snap-In, des connecteurs assurant le dialogue avec les applications Office, pour plus de simplicité
d’emploi. ‘ Un directeur commercial ne sait pas ce qu’est un PGI. Il utilisera donc Excel pour consulter les rapports décisionnels disponibles dans Dynamics et Outlook pour poser ses
congés ‘,
justifie Rodolphe Dillenseger. Ces Snap-In sont libres de droits et modifiables par le client.Dynamics 4.0 s’interface aussi avec les logiciels serveurs de l’éditeur. Il ne fonctionne qu’avec Windows 2003 Server et nécessite le middleware BizTalk (le connecteur sortira en décembre), pour
dialoguer avec des applications tierces comme Siebel, Oracle ou SAP. Son moteur d’intégration AIF (Application Integration Framework) lui permet d’échanger des fichiers plats, XML ou provenant du middleware orienté
message maison, MSMQ. Il autorise aussi la publication des fonctions du PGI sous forme de services Web.Toujours pour accroître la simplicité, Microsoft livre une cinquantaine de flux prédéfinis pour les communications avec l’extérieur (prise de commande, facture, ajout d’un fournisseur…). Seul point étonnant dans cet
écosystème propriétaire qui ne laisse pas de place aux fournisseurs tiers, Dynamics peut toujours fonctionner avec une base Oracle, au lieu de SQL Server.

Des déclinaisons verticales

Les partenaires de Microsoft ont déjà produit des déclinaisons verticales de Dynamics 4.0 pour la logistique, l’industrie ou les services. Le PGI se veut, de plus, hautement paramétrable. ‘ SQL Server 2005
stockera des paramètres personnalisables permettant, à partir d’une même donnée, d’adapter la comptabilité aux règles en vigueur en France, en Scandinavie, ou en Allemagne ‘,
soulignait, en avril dernier, Kevin
Honeyman, responsable du design produit chez Microsoft. L’éditeur a aussi augmenté le périmètre fonctionnel : ‘ Nous avons étoffé la partie service après-vente, pour les entreprises qui fabriquent des produits
manufacturés. La gestion de la chaîne logistique a été repensée, et prend en compte la sous-traitance du transport ‘,
soulignait Mark Jensen, responsable Dynamics AX aux Etats-Unis.Des accords avec des éditeurs comme Manhattan Associates (logistique), Fullscope (industries de process), To-Increase (grande distribution) ou Iteration2 (BTP, agriculture) ont permis d’intégrer des progiciels annexes à Dynamics.
Des efforts particuliers ont été réalisés sur les fonctions comptables et financières. La version 4.0 se conforme à des règles internationales, telles IAS/IFRS et les modules de planification budgétaire sont révisables au fil de l’eau. En
attendant mieux, puisque, pour Mark Jensen, ‘ la version 4.5, attendue début 2007, intégrera de nombreuses fonctions financières. Certaines fonctions de notre PGI Great Plains [non distribué en Europe, NDLR]
seront portées sur Dynamics. ‘

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Olivier Bibard et Francisco Villacampa