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DSI, un poste à haut risque

A ses dépens, le directeur informatique fait trop souvent les frais de dysfonctionnement au niveau des directions opérationnelles. Il est une proie facile en cas de conflit.

Un dépassement de délai, un coût plus élevé que prévu, un utilisateur mécontent de l’outil… Il est aisé pour un DG de trouver une bonne raison de se séparer de son directeur informatique.C’est en tout cas ce que racontait récemment le DSI d’un grand groupe. En connaissance de cause, puisqu’il s’est retrouvé du jour au lendemain à la porte de son entreprise. Un leitmotiv facile dans un métier où ce genre de problème est courant.Quel DSI y a échappé ? Et ceux qui sont restés une dizaine d’années dans un même poste le savent bien, eux qui ont su tirer parti de ce type d’échec, inhérent à la profession. Mais notre DSI ne s’en cachait pas. “C’est une raison officielle qui en occulte de plus profondes, plus difficiles à discerner.” Mais qui laisse deviner à quel point le poste est périlleux.Responsable du système informatique, il est aussi à la croisée des directions opérationnelles qui, chacune, veulent un système d’information approprié. Or, celles-ci, tout comme les directions générales, sont de plus en plus sollicitées par des consultants prêts à leur vendre leurs solutions magiques, qui leur permettra d’atteindre leurs objectifs, de gagner du temps, d’augmenter leur marge…Autant de sirènes qui risquent de les entraîner au-delà de leurs compétences, à monter leur système de leur côté ou à vouloir imposer leur choix. Là, tout devient vite une affaire d’hommes. La communication passe ou casse.Depuis la chute des DSI de leur tour d’ivoire, propulsés au c?”ur de l’entreprise, confrontés ?” parfois à tort ?” aux problématiques de création de valeur, il ne leur est plus permis de défendre leurs seuls choix technologiques ou stratégiques sans l’adhésion, voire le soutien, des utilisateurs. Pour peu qu’il y ait des luttes de pouvoir intestines, il deviendra rapidement le bouc émissaire !Dans ces conditions, les bons et loyaux services auront vite fait d’être oubliés. Oui, il est bien difficile d’être aujourdhui un DSI sans être non seulement stratège, mais aussi un fin politique !* Rédactrice en chef ajointe à 01 InformatiqueProchaine chronique en janvier 2003

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Anne-Françoise Marès*