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Didier Renard (Finaref) : ‘ Une DSI ne doit plus fonctionner par budget, mais facturer ses prestations ‘

Démarches qualité CMMi et Itil, réduction de moitié du recours à la prestation externe, structuration des équipes… Le nouveau DSIO de Finaref entend conduire le spécialiste du crédit à la consommation sur la voie de
l’excellence.

Le Crédit Agricole, déjà propriétaire de Sofinco et de Finalion, a racheté, à la fin du premier trimestre 2004, 14,5 % du capital de Finaref, portant ainsi sa participation à 90 %. Ancien actionnaire majoritaire, le groupe
PPR conserve les 10 % restants. Didier Renard, 40 ans, a été nommé, le 2 février dernier, directeur des systèmes d’information et de l’organisation (DSIO) de Finaref. Diplômé de l’Inseec et de l’ESCP, il a rejoint, en juin 2002, le
spécialiste du crédit à la consommation comme directeur adjoint de l’organisation, puis des études informatiques. Il a effectué l’essentiel de sa carrière chez IBM, où il a été auditeur international pour IBM Europe, directeur financier de la
division infogérance d’IGS Europe de l’Ouest, directeur de projet à la direction marketing, et, enfin, directeur du développement.01 Informatique : Quelles sont les spécificités du crédit à la consommation ?Didier Renard : Finaref anime un parc de 6,5 millions de cartes privatives sous enseigne ?” rintemps, Fnac, La Redoute… ?” ou en nom propre. Si le premier contact commercial
s’établit physiquement dans l’un des deux cent cinquante points de vente du réseau, la relation client se gère ensuite en mode multicanal.Comment la DSIO intervient-elle ?Il revient au système d’information d’absorber les volumes industriels que cela suppose. Soit, annuellement, trente-six millions de relevés de comptes transmis, onze millions de contacts clients électroniques, ou quatre millions
d’appels. La DSIO doit également s’adapter en permanence aux projets de développement commercial. Qu’il s’agisse de l’arrivée d’un nouveau partenaire ?” Club Med en 2003 ?” ou de l’intégration de nouvelles fonctionnalités
 ?” paiement universel, programme de fidélité…A quelle hauteur recourez-vous à la prestation externe ?La moitié des deux cents informaticiens de la DSIO sont des collaborateurs internes. Dans les deux prochaines années, le recours à la prestation externe ne sera plus que de 25 %.Comment atteindre ce taux ?Nous allons procéder à quelques embauches, mais surtout remplacer la régie par le forfait. Ce passage ne peut s’opérer que si nous sommes capables de livrer les spécifications détaillées ad hoc, du
‘ prêt-à-coder ‘. Les équipes devront donc se structurer en conséquence. Nous allons commencer par découper notre patrimoine applicatif en sous-ensembles. Pour chaque partie, deux prestataires seront
référencés et mis en compétition. En contrepartie, Finaref s’engagera sur un volume d’activité. Nous créerons ensuite des centres de services par spécialité, dont certains seront externalisés.Comment réussir cette industrialisation ?En nous appuyant sur des méthodologies éprouvées. La DSIO a récemment été évaluée CMMi. Sur les cent quarante pratiques auditées, la moitié se sont révélées satisfaisantes. Il nous reste à travailler sur nos points faibles, comme la
gestion des configurations. Objectif : atteindre CMMi niveau 2 dans les dix-huit à vingt-quatre mois, et le niveau 3 dans les trente-six mois.Quels autres messages forts faites-vous passer à vos équipes ?Transversalité et transparence. Par transversalité, j’entends le décloisonnement des départements informatiques, classiquement gérés selon le triptyque organisation, études, production. Il s’agit de créer des équipes transversales
 ?” seules à même d’anticiper les mises en recette et les environnements tests ?” pour éviter que la production ne voie arriver le projet au dernier moment. Inversement, la conduite de projet sera centralisée au niveau la
direction de l’organisation. Le management de projet est, en effet, un métier, une expertise. Un bon analyste ne fait pas toujours un bon chef de projet.Comment cette mutation annoncée se vit-elle en interne ?De prime abord, ces chantiers peuvent être vécus comme déstabilisants. Il existe, toutefois, chez Finaref, une vraie culture d’entreprise, qui pousse à s’enthousiasmer sur les nouveaux projets. La conduite du changement passe par la
communication interne et le management participatif. J’ai créé un groupe de vingt managers clés de la DSIO. Ils suivront l’état d’avancement des projets.

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Xavier Biseul