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Des tatouages pour la musique en ligne

L’industrie du disque s’apprête à marquer, par un identificateur unique, tous les morceaux de musique vendus en ligne. Officiellement, il s’agit de faciliter la rémunération des auteurs. Accessoirement, le système
pourrait servir à traquer les fichiers illégaux sur le Net.

Les fichiers musicaux auront bientôt leur tatouage. La Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) et le Syndicat du disque américain (RIAA) ont en effet présenté, le 10 février, un nouveau système
d’identification des fichiers audio numériques commercialisés en ligne. Le GRid (Global Release Identifier) est aux produits numériques ce que le code à barres est aux produits physiques.Composé de dix-huit caractères, cet identifiant sera la synthèse de toutes les informations relatives à un fichier numérique : titres des morceaux, compositeurs, distributeur, etc. Les partenaires de l’industrie musicale
(producteurs, distributeurs, société des auteurs) pourront s’y référer dans leurs échanges d’informations. L’objectif est de faciliter le reversement des sommes dues aux ayants droit (auteurs, interprètes…).Chaque fichier musical sera distribué avec son propre GRid, que ce soit un titre isolé, une compilation, un album complet associé à un clip vidéo, aux paroles des chansons, etc.L’IFPI se chargera d’administrer le système et de centraliser les données. Les marchands de musique en ligne pourront attribuer eux-mêmes les GRid, à partir des recommandations de l’IFPI et moyennant un abonnement
annuel de 150 livres (environ 225 euros).

Un numéro d’identification facile à reproduire

Ce système de marquage est-il une nouvelle tentative de l’industrie du disque pour lutter contre la diffusion illégale de la musique ? Non, répond Marc Guez, directeur général gérant de la SCPP (Société civile des
producteurs phonographiques). ‘
Le GRid va suivre le fichier numérique comme le code à barres imprimé sur un produit. Mais il ne peut pas servir à distinguer les morceaux licites de ceux qui ne le sont
pas
‘, commente-t-il.Il n’y aurait en effet aucun moyen d’empêcher la copie du GRid. ‘ Les produits physiques sont contrefaits avec le code à barres d’origine. La même chose peut arriver avec le GRid sur les
fichiers numériques
‘, remarque Marc Guez.Marianne Rollet, directrice de la communication de la Cisac (Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs) est plus nuancée : ‘ Le GRid n’est pas un outil conçu pour
lutter contre la piraterie. Mais le système permettra d’identifier plus facilement les utilisations illégales des ?”uvres ainsi que les fichiers qui ne disposent pas de GRid
. ‘Reste que l’industrie du disque réfléchit bel et bien à des solutions de tatouage numérique inviolable, qui permettraient d’identifier sans aucun doute les morceaux illicites. ‘ Les producteurs y
travaillent. Mais la technologie n’est pas encore au point
‘, conclut Marc Guez.

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Stéphane Long