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Des PME du textile font ” toile ” commune

Des petites entreprises cévenoles, réunies au sein d’une association, s’appuient sur le réseau pour fédérer leurs compétences. Elles cherchent surtout des relais de croissance sur un marché sinistré.

Au c?”ur des Cévennes, ils sont une petite quinzaine d’entrepreneurs. Nichés entre vignes et cultures en terrasses, ils fabriquent depuis des générations des sous-vêtements, de la lingerie, des collants, du prêt-à-porter, et pèsent chacun de 1,5 à 3 millions d’euros (de 10 à 20 millions de francs) de chiffre d’affaires. Depuis la fin du mois d’octobre, ils s’affichent sur trois sites internet(*). Le premier sert de présentation, le deuxième est destiné aux donneurs d’ordres, le dernier, consacré à l’e-commerce, est ouvert au public.Tiss (textile internet sud et savoir-faire), l’association qui réunit ces sociétés depuis deux ans maintenant, est à la fois l’histoire d’un déclin, celui des Cévennes industrieuses de la soie et du textile, et celle d’un sursaut. “Les technologies de la communication ont d’abord été un prétexte pour apprendre à travailler ensemble, à échanger nos idées, à mettre en commun nos savoir-faire et à nous positionner sur le marché. Elles sont maintenant un moyen de retrouver des dynamiques de croissance”, résume Yvon Lespoix, président de Tiss et DG de L’Arsoie, PME de Sumène, spécialiste des bas et collants de luxe.En se regroupant sur un site, ces industriels gardois envoient un message aux acheteurs de la grande distribution et de la VPC, en leur montrant qu’ils sont capables de répondre à des gros volumes de commandes, de respecter délais et qualité. Ils veulent montrer également qu’ils peuvent créer non seulement un produit, mais aussi un packaging, une maquette, et des services. “Il nous est arrivé à tous de perdre un marché parce que nous n’avons pas, seuls, la capacité de répondre rapidement à de grosses commandes”, explique Yvon Lespoix.

Des offres clefs en main

Après deux semaines de rodage, Tiss a marqué un premier essai. Des contacts ont été noués avec des donneurs d’ordre à la recherche “d’offres clefs en main”. Reste à le transformer. Financée par des fonds venus de l’Europe, de l’État et des collectivités locales (152 450 euros), animée dans sa phase préparatoire par la Chambre de commerce et d’industrie de Nîmes et un consultant, Tiss vit maintenant des cotisations de ses adhérents. Les industriels s’engagent à respecter une charte de qualité, de service (juste à temps et solutions globales), d’innovation et de création.“En travaillant pendant deux ans à la conception de ces sites, nous avons fini par comprendre que seuls nous étions amenés à mourir. Mais, nous n’avons rien inventé du tout. Nous avons adapté le modèle des districts italiens à une approche plus formalisée”, complète Yvons Lespoix. Les industriels n’attendent pas “une explosion de leur chiffre d’affaires” avec la boutique virtuelle. Mais ils y voient un bon moyen pour tester la réaction des consommateurs à leurs nouveaux produits. Dans quelques jours, Tiss devrait être rejointe par les grands noms de la région, la marque de prêt-à-porter Cacharel, celle des sous-vêtements Eminence et les collants Well. Un encouragement et une reconnaissance.* à Montpellier(*) Adresse : www.tiss-univers.com

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Catherine Bernard*