Passer au contenu

Des middlewares tournés vers le WAP

Personne ne réinventera la roue. Si on peut penser que les applications ciblant les terminaux WAP seront généralement nouvelles, car valorisées par la mobilité, la plupart…

Personne ne réinventera la roue. Si on peut penser que les applications ciblant les terminaux WAP seront généralement nouvelles, car valorisées par la mobilité, la plupart d’entre elles devront toutefois accéder à des données existantes, qu’il s’agisse de comptes bancaires, de stocks, d’horaires aériens ou de coordonnées d’hôtels. Les outils de développement sont déjà légion et ont fait l’objet d’importants investissements. Ils savent accéder aux données ou aux services applicatifs existants, via de nombreux middlewares. Il suffisait que leurs éditeurs confèrent à ces middlewares la mise en ?”uvre du WAP.
Cet effort vient d’être réalisé par plusieurs d’entre eux. Oracle a, pour sa part, lancé un middleware entièrement dédié au WAP. Tous ces produits ouvrent les portes de ressources aussi variées que des bases de données, des services transactionnels, des messageries ou des serveurs documentaires.
Le travail des éditeurs est facilité par l’architecture d’une infrastructure WAP, qui reprend des ingrédients bien connus tels que serveur HTTP et feuilles de style XSL (Extended style language, associé au métalangage XML, Extensible markup language). Ainsi, un terminal WAP accède à un service, via une passerelle (comme le Nokia WAP Server), qui dialogue avec un traditionnel serveur HTTP, lui-même en prise directe avec le contenu. Celui-ci peut être composé de pages WML statiques. Mais, dans le cas qui nous intéresse, elles seront dynamiquement générées.

Avec Portal-to-Go, Oracle fait table rase du passé

La plupart des middlewares, qui font aujourd’hui un pas vers le WAP, étaient déjà capables de créer un contenu décrit par le métalangage XML, dont WML, comme d’ailleurs HTML, n’est qu’une instanciation. Dès lors, la génération du format cible ?” WML, HTML, TTML ou HDML ?” passe par la définition de feuilles de style XSL. Le rôle de ces dernières va bien au-delà de celui de simples traducteurs. Véritables règles de transformation, elles filtrent le contenu, modifient sa présentation, ou encore, suppriment des photos. Toute la valeur ajoutée d’un middleware gérant le protocole WAP réside donc dans la conception et la mise en ?”uvre de ces feuilles. Selon les produits, le composant qui se charge de les activer prend la forme d’un servlet Java ou d’un script CGI.
Avec Portal-to-Go, Oracle ne s’est pas contenté d’adapter un middleware existant. Il propose un nouveau produit qui prend la forme de servlets Java fonctionnant sur le serveur d’application OAS (Oracle Application Server). Elles activent des feuilles de style XSL (stockées dans une base Oracle 8i), appliquées exclusivement sur des pages XML. C’est pourquoi Portal-to-Go comprend aussi des adaptateurs, c’est-à-dire des programmes chargés de traduire en XML différentes sources de données. De tels adaptateurs sont ainsi proposés pour le SGBD Oracle 8i, pour la technologie Jini ou pour les serveurs Web. Reposant sur Java, Jini permet de concevoir des dispositifs tels que des périphériques informatiques ou des systèmes domotiques, dont l’invocation n’impose pas l’installation préalable de pilotes. A titre anecdotique, Oracle a fait une démonstration du pilotage d’une cafetière à partir d’un téléphone WAP. L’adaptateur dédié aux sites Web sélectionne des pages HTML (par navigation automatisée), les modifie et les convertit en XML. Un kit rend possible le développement de nouveaux adaptateurs. En sortie vers la passerelle WAP, Oracle fournit des feuilles de style autorisant à cibler les téléphones mettant en ?”uvre le WML, le HDML ou le TTML, mais aussi des PDA intégrant un navigateur HTML, voire des messagers de poche ou des PC classiques. Portal-to-Go a été initialement développé pour les besoins de l’opérateur suédois Telia. L’éditeur IFS (Industrial & Financial Systems) l’a adopté pour offrir la mise en ?”uvre du WAP à son progiciel de gestion intégré. Software AG a décidé d’adapter au WAP ses produits existants : EntireX et Tamino. Le premier est un middleware autorisant l’accès, à partir de tout client, à des serveurs applicatifs de type CICS, Cobol, ou encore, Natural (l’environnement de développement de l’éditeur) résidant sur des grands systèmes IBM ou des serveurs Unix. Dans la palette des postes clients gérés figurent désormais les terminaux WAP. En fait, EntireX n’est qu’une tuyauterie, sur laquelle peut se brancher, par exemple, une application développée sous Bolero, un environnement reposant sur le langage Java. Quant à Tamino, il s’agit d’un serveur XML dont le contenu peut désormais être traduit au format WML par une interface WAP. Interleaf a suivi une démarche comparable avec BladeRunner. Il s’agit d’un serveur documentaire qui convertit au format XML et stocke des documents de tout type puis les publie, via des feuilles de style XSL, sous différents formats. L’éditeur a simplement créé un nouveau type de feuille, pour publier les documents en WML.
Ce panorama ne serait pas complet si l’on ne citait pas les interfaces offrant un accès à un serveur de messagerie existant. L’usager consulte ses messages, à partir de son PC ou de son téléphone WAP. Infinite Technologies propose Infinite InterChange, une interface vers les moteurs compatibles avec SMTP, POP3 (Post office protocol) et Imap 4 (Internet message access protocol), ainsi que vers Microsoft Exchange ou Lotus Notes/Domino. Coheris-Atix, avec AX-WAP Link, offre un accès complet aux applications Notes. Un outil qui est orienté programmation graphique sous Windows donne à l’utilisateur le moyen de paramétrer les données affichées et leur présentation, selon ses besoins et aussi en fonction du type de terminal.
Cette vague d’annonces de middlewares n’est que la première. A moyen terme, toutes les structures de données pourront se brancher sur un service WAP comme elles le font depuis quelques années sur un serveur Web.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Thierry Lévy-Abégoli