Passer au contenu

Des « dizaines de millions d’euros » demandés aux administrateurs d’une plate-forme de streaming illégal

Ils géraient une vingtaine de sites piratant des chaînes sportives. Jugés par une juridiction spécialisée, ils risquent désormais de payer des dizaines de millions d’euros de dommages et intérêts. Une requête disproportionnée, selon leur défense.

Ils avaient défrayé la chronique en juin 2018 au moment de leur arrestation. Les créateurs de beinsport-streaming.com risquent désormais de payer des dizaines de millions d’euros aux ayants droit. Ces cinq personnes arrêtées à l’époque à Rennes seront finalement jugées non pas devant le tribunal correctionnel, comme annoncé en juin 2019, mais la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes.

Créées en 2004, ces JIRS sont spécifiques aux matières techniques inhérentes aux dossiers abordant la criminalité organisée ou encore les infractions économiques et financières. Elles sont adaptées à la délinquance moderne faisant généralement appel à des technologies ou des montages financiers complexes.

260 000 euros saisis par les enquêteurs

Le Rennais de 46 ans qui a reconnu être l’administrateur de la plate-forme regroupant une vingtaine de sites semble toutefois loin du profil du grand délinquant. « Il n’a pas de casier judiciaire et a toujours travaillé. C’est un peu monsieur tout le monde », raconte son avocate Me Hélène Laudic-Baron à Ouest-France. Selon elle, les quatre autres accusés « étaient plutôt des relais techniques ».

Le préjudice financier est estimé à « plusieurs millions d’euros », rien que par beIN Sport, selon sa directrice juridique Caroline Guenneteau. « Entre décembre 2014 et septembre 2017, la plate-forme a été visitée par plus de sept millions d’internautes. Et les administrateurs se rémunéraient via l’affichage de bannières publicitaires. Ce n’est pas anodin comme source de revenus », continue-t-elle.

Ce sont 260 000 € sur comptes bancaires et en biens qui avaient été saisis par les enquêteurs. Une somme très éloignée de ce que réclament certains ayants droit : « Sur le préjudice, il y a des choses complètement délirantes qui sont demandées. Canal+  l’estime, par exemple, à plusieurs dizaines de millions d’euros. Mais mon client n’est qu’une fourmi dans la fourmilière du streaming mondial », défend son avocate.

Source : Ouest-France

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Sébastien Zanchi