Passer au contenu

Des bornes infrarouges au secours de l’accès réseau sans fil

Quand l’Ethernet sans fil est inexploitable parce que trop encombrant sur des assistants personnels, il reste l’infrarouge.

Dès qu’il s’agit de raccorder un appareil mobile au réseau local, une technologie vient tout de suite à l’esprit : Wi-Fi (802.11b). Mais quand cet appareil est un assistant personnel, l’Ethernet sans fil n’est pas toujours adapté. “Son premier désavantage est la consommation. La technologie est séduisante. Mais, avec une puissance de 100 milliwatts, il ne laisse quasiment aucune autonomie à un Palm ou à un Pocket PC”, explique Pierre Bonier, chef de projet à la RATP. La régie teste actuellement plusieurs solutions de raccordement réseau avant de remplacer ses terminaux de saisie portables. Elle constate que Wi-Fi cumule plus d’inconvénients que d’avantages. “Il pose aussi des problèmes de sécurité. Avec une portée de 100 à 150 mètres, nous pourrions exposer notre réseau à la rue.”, poursuit Pierre Bonier.La RATP a également testé Bluetooth, qui, avec une puissance de 10 milliwatts et une portée de 10 mètres, semblait combler les lacunes de Wi-Fi et s’adapter aux appareils mobiles. Mais il oblige à appairer les périphériques. Ce qui n’est pas pratique pour une utilisation en réseau. “Bluetooth n’est pas mature, affirme François Pichon, directeur de Synchroteam, société spécialisée dans les technologies mobiles. Il l’est à peine pour relier un assistant personnel à un téléphone. Tous nos tests de point d’accès réseau ont été décevants.”

Le réseau infrarouge accepte des débits de 4Mbits/s

Wi-Fi et Bluetooth écartés, il reste l’infrarouge : une technologie éprouvée, bon marché, et surtout économe en énergie. “Ce qui nous plaît dans l’infrarouge, c’est sa stabilité. Nous n’avons quasiment pas rencontré de problème. De plus, la technologie est disponible partout, des téléphones aux PC portables”, ajoute Pierre Bonier. Il existe ainsi des points d’accès réseau infrarouge. Souvent de petite taille, ces boîtiers peuvent s’installer partout très facilement. Ils offrent, d’un côté, une prise Ethernet RJ-45 et, de l’autre, une tête infrarouge. Il suffit d’y pointer un Palm ou un Pocket PC pour le connecter au réseau. Il n’y a même pas de pilote à installer. Et comme on ne peut connecter à une borne qu’un seul appareil à la fois, la sécurité est aussi bonne que celle d’une prise filaire.C’est d’ailleurs pour cette simplicité de mise en ?”uvre que l’Education nationale a retenu l’infrarouge pour la remontée des notes aux jurys lors des corrections d’examens professionnels. “Avant, la saisie des notes s’effectuait sur Minitel. L’Académie en louait une batterie et était parfois obligée de tirer des lignes téléphoniques. Une logistique lourde pour une opération limitée dans le temps, détaille Philippe Brunet, responsable du département d’études du Seria (Service de l’informatique académique). Lors des derniers examens professionnels, les correcteurs ont chacun reçu un Palm avec leur lot de copies. Nous avons branché les points d’accès infrarouge directement sur le réseau de gestion de l’établissement. La logistique est simple, et le système est fiable et très facile à gérer. Avec cinquante correcteurs, il a néanmoins fallu identifier tous les Palm.”Avec un débit de 115 Kbit/s, l’infrarouge est certes loin d’égaler Wi-Fi. Mais pour des applications en mode réplication, c’est largement suffisant. Sans compter que certains Pocket PC dotés de la technologie Fast IR autorisent des débits de 4 Mbit/s. Reste un inconvénient majeur : il faut aligner le terminal sur la tête infrarouge et rester immobile ; ce qui limite la mobilité. Du coup, dès que le mode connecté et la mobilité sont nécessaires, Wi-Fi redevient incontournable. Au restaurant-plage le Neptune, à Cagnes-sur-Mer, par exemple, des iPaq sont utilisés pour la prise de commandes. Les appareils sont donc connectés en permanence au bar, à la caisse et aux cuisines. Une réplication par borne infrarouge aurait empêché tout fonctionnement en temps réel. C’est pourquoi la technologie Wi-Fi a été retenue. “Les serveurs sont plus disponibles, et le service est beaucoup plus fluide”, se félicite Bernard Saudrais, gérant du restaurant. Un léger regret, toutefois : l’autonomie des appareils, malgré la batterie supplémentaire qu’embarque le dos Wi-Fi. “A la plage, nous servons toute la journée. Les appareils ont une autonomie de quatre heures, et les serveurs ne pensent pas toujours à les recharger sur leur socle”, conclut Bernard Saudrais.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Anicet Mbida