Des avants sans allant

Au rugby, il y a ceux qui déménagent les pianos et puis il y a ceux qui en jouent. Traduisez : il y a, d’un côté, les avants, les gros, les lourds, et, de l’autre, les arrières, les coureurs, les gazelles. EA Sports s’est sans doute trop fortement inspiré de cette maxime pour réaliser Rugby 2001. Il est en effet impressionnant de voir à quel point l’éditeur de Fifa a réussi la réalisation des phases du jeu des arrières, fait de passes, de mobilité, de combinaisons et de crochets, et lourdement rater celles de la ligne d’avants, les regroupements, les mêlées fermées, les touches… Il y a trop de joueurs mobilisés par défaut, de poussées mal restituées, d’impacts sans effets, de manque de variété dans les placements, etc. Ces séquences, pourtant cruciales dans la réalité, n’apportent rien à la gestion tactique du jeu des équipes. Dans le même ordre d’idées, la simulation présente quelques passages à vide déroutants : les hors-jeu adverses ne sont pas toujours pris en compte, les joueurs sont peu ressemblants, les incrustations parfois baroques et les morceaux de musique fort indigents. Dommage aussi qu’on ne puisse participer qu’à des compétitions entre équipes nationales. Le championnat de France, le Super 12 et la coupe d’Europe auraient allongé considérablement la durée de vie du produit. Que dire enfin de l’absence de mode multijoueur en réseau, impardonnable à ce niveau ? La qualité technique de Rugby 2001 devra être améliorée pour que le jeu devienne une des références de la simulation sportive.

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