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Denis Champenois (Innovacom) : ‘ Nous croyons à l’image sur les réseaux de télécommunication ‘

Innovacom vient de boucler un cinquième fonds de 50 millions d’euros. Malgré le désengagement financier de son sponsor, France Télécom, la société de capital-risque poursuit son activité.

Le lancement de nouveaux fonds entièrement dédiés au capital-risque se fait rare. Pourtant France Télécom vient d’annoncer le premier closing (bouclage de la première tranche) de 50 millions d’euros
d’Innovacom 5.Fort de ses 70 milliards d’euros de dettes sur l’exercice 2002, l’opérateur historique a choisi de réaliser pas mal de coupes pour se recentrer sur son c?”ur d’activité. Le capital-risque n’a pas échappé à la règle. France
Télécom n’a donc pris qu’une participation ‘ symbolique ‘ dans ce cinquième fonds, contrairement aux fonds précédents où l’opérateur faisait figure de chef de file.Innovacom s’est donc entouré d’autres investisseurs tels Acces Capital Partners, AGF Private Equity, CIC France, la Caisse des dépôts, ainsi que de dirigeants d’entreprises technologiques.En attendant le prochain closing qui devrait permettre à Innovacom 5 d’atteindre les 100 millions d’euros de liquidité, Denis Champenois, le président du directoire de la société de capital-risque,
fait le point sur Innovacom Gestion.Denis Champenois : Nous ne nous sommes jamais situés dans du corporate venture au sens strict, c’est-à-dire un financement à 100 % industriel. Dès les débuts d’Innovacom, nous nous sommes
attachés à faire du capital-risque de façon standard. Si France Télécom a réduit son engagement financier, il est toujours présent au niveau technique. Il y a dix ans, 30 % des sociétés présentes dans notre portefeuille signaient un contrat
technique avec France Télécom. Elles sont aujourd’hui 70 % à le faire.Avec le désengagement de France Télécom au niveau financier, allez-vous vous affranchir de son spectre d’activité ? Investir dans des domaines plus larges ?Non. Nous allons assurer cette cohérence et investir dans les mêmes spectres d’activité. Nous ne devons pas décevoir nos investisseurs. Pour ce qui est d’Innovacom 5 il n’y aura pas de changement sectoriel. Nous croyons
aujourd’hui fortement à la migration de l’image sur les réseaux de télécommunications. Dans les prochaines années, l’image sera structurante, tant au niveau de l’innovation que des services. Nous pourrons investir à tous les niveaux de la
chaîne : des composants à l’accès sans fil en haut-débit.Pourquoi ce nouveau fonds, alors que les investisseurs se détournent majoritairement du capital-risque ?Tout d’abord pour soutenir les sociétés présentes dans notre portefeuille. Nous avons provisionné des réserves sur notre dernier fonds Innovacom 4. Nous allons les augmenter sur Innovacom 5, puisque nous ne pourrons
probablement pas faire appel aux marchés financiers avant longtemps. Les cessions aux industriels seront également difficiles. Enfin, nous comptons investir car nous pensons que de nombreuses technologies et services vont arriver à maturité d’ici
deux à trois ans. C’est dès à présent qu’il faut y investir.Justement, qu’en est-il de votre deal flow (quantité de dossiers reçus) ? Il a encore baissé par rapport à l’année dernière. Chez Innovacom, nous voyons environ 1 000 nouveaux dossiers cette année, contre 2 000 il y a trois ans. Peu de gens veulent prendre le risque de créer une entreprise.
Les projets qui nous sont soumis sont portés par des personnes expérimentées qui n’en sont pas à leur première création d’entreprise.

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Hélène Puel