Tout objet lancé en l’air finit par retomber un jour ou l’autre. Ce cher Isaac aura toujours raison. Ainsi en est-il des faux espoirs de la net économie et des start up mal ficelées. Les fusées sont retombées sur terre, et pas toutes en bon état. Tous ceux qui ont cru un peu vite à l’argent facile et au principe de nouveauté comme seul fondement du succès sont aujourd’hui forcés d’admettre que le business, finalement, c’est à la fois un peu plus compliqué que ça et toujours un peu la même chose. Un article récent du magazine américain The Red Herring montrait que les 350 start up high-tech entrées en Bourse aux Etats-Unis depuis août 1995 ont pesé jusqu’à 1 500 milliards de dollars en mars 2000. Depuis, elles ont perdu de 50 à 70 % de leur valeur. Après la généralisation de la loi de Moore (le doublement de puissance des microprocesseurs tous les dix-huit mois), voici la réaffirmation de la loi de Newton. C’est la ” fin du début “, dit-on. Disons plus simplement que le vrai B to B qui s’affirme maintenant, c’est le ” back to basics “, le retour aux valeurs de base et au principe de réalité. De là à se lancer dans des prévisions apocalyptiques sur l’avenir du monde moderne, il y a un pas à ne pas franchir. Les difficultés à créer de la vraie valeur dans de nouvelles activités sont un challenge qui ne rebute que les faux entrepreneurs. Les autres y voient, au contraire, la possibilité d’exprimer leur différence et leur savoir-faire. Tant que l’homme aura envie de créer et que cette envie sera plus forte que sa réticence à bouger, il y aura des start up innovantes, des entreprises qui se transforment, des hiérarchies bousculées, et des idées nouvelles et fortes qui attireront les talents ou les créeront. Finalement, on vit une période rare. Celle où l’envie de changement rallie les entrepreneurs et les informaticiens, où l’objectif business devient un fédérateur des compétences de l’entreprise. Alors, merci monsieur Moore, et vive Newton !
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