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David Bellaiche (Crédit Agricole)

‘ Pour mesurer la productivité, il faut s’accorder sur des standards de développement. ‘

Mesurer la productivité du développement logiciel ne relève pas d’une méthode précise et unique, d’autant que les standards de développement font référence à des applications très diverses. David Bellaiche nous indique la faisabilité
d’une telle mesure.01 Informatique :
Gartner estime que la productivité du développement des logiciels se mesure comme toute autre activité économique. Etes-vous d’accord ?


David Bellaiche : Oui, cette mesure est nécessaire pour estimer et suivre l’avancement d’un projet. Mais la productivité dépend de la seule évaluation chiffrée initialement. Ce qui peut poser problème car celle-ci est
rarement remise en cause. Au point que pour expliquer une ‘ mauvaise ‘ productivité, on a tendance à privilégier la piste du retard pris dans les développements.Peut-on aujourd’hui mesurer cette productivité ?


Pour la mesurer, il faut absolument s’accorder sur des standards de développement. Problème : ils n’existent nulle part ailleurs que dans la littérature, à l’image du célèbre cycle en ‘ V ‘. La comparaison
de plusieurs projets nécessite qu’ils répondent aux mêmes normes, ce qui est loin d’être le cas sur le terrain. Exemple : il est absurde de rapprocher un projet dans l’aéronautique, où chaque ligne de code répond à des critères de programmation
très contraignants, avec un projet de site Web. Pourtant, on a tendance à les qualifier de projets informatiques.Les points de fonction par heure de travail représentent-ils le meilleur outil de mesure ?


Cette méthode est la plus précise et la plus justifiable. Mais elle présente des limites importantes, notamment lorsque le projet repose sur un langage orienté objet. Des propriétés telles que l’héritage et le polymorphisme rendent
difficile la comptabilisation par ‘ fonctions ‘. L’une des conséquences est que cette méthode s’applique bien quand les tâches sont clairement disjointes, par exemple lorsqu’on spécifie le nombre d’écrans et de boutons qui
s’affichent, mais devient plus approximative quand il y a de nombreuses interdépendances.

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Ludovic Arbelet