En tout cas, fouillant les origines du ” cyber-sabir ” , il nous démontre – étymologie à l’appui – que ses mots viennent souvent de loin. Ce petit dictionnaire savant et humoristique a au moins un mérite : celui de nous remettre les pieds sur terre. Non, Internet n’a pas tout inventé : pas plus les start up que les krachs boursiers, ni le terminal en service bureau, rebaptisé client léger loueur d’applications. Mais de là à imaginer, comme l’auteur le sous-entend, qu’il ne s’est rien passé de révolutionnaire depuis l’invention du micro-ordinateur il y a vingt-cinq ans, c’est peut-être aller un peu loin ! C’est tout le problème d’Internet : qu’est-ce qui est vraiment nouveau et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Un dilemme qui se pose, entre autres, aux politiques : est-on face à un regain du capitalisme ultra-libéral qu’il faudrait combattre, ou devant une mutation des comportements qu’il faudrait soutenir ? Et si les deux hypothèses avaient quelque chose de vrai ? Sans aller jusqu’à parler de troisième révolution industrielle (après la vapeur et l’électricité), comme le font certains, avançons modestement qu’Internet symbolise un grand virage à la fois dans les technologies, dans l’économie et dans la société. Bref, disons simplement qu’il est plus que temps de se retrousser les manches. Au risque de finir, sinon, comme une crotte d’abeille.
(*) Editions La Découverte.
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