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Cortal passe de la supervision d’incidents à l’anticipation

Chez ce courtier en placement, l’administration s’appuie sur les outils du marché. L’anticipation prend le pas sur la surveillance, la firme s’appuyant sur ses moyens humains et ses outils de requêtes pour identifier le plus tôt possible les points d’engorgement potentiels de son site.

Le site Web de Cortal (Bourse en ligne, produits d’épargne, etc.) a vu le jour en 1996, dix ans après les débuts de la firme. “Mais cela n’a eu que peu d’impact direct sur l’infrastructure elle-même, explique Patrick Dixneuf, directeur du système d’information. En revanche, de nouvelles fonctions sont apparues et, surtout, le trafic a beaucoup augmenté. Il double, par exemple, tous les deux mois depuis l’année dernière, mais reste une grande inconnue impossible à dimensionner.”



Pourtant, cette croissance implique forcément une évolution de l’architecture informatique. Il est donc devenu tout aussi indispensable de l’anticiper que de superviser et remonter les incidents survenant dans le système d’information. Internet a placé la surveillance et l’analyse du trafic au c?”ur de la supervision du système de Cortal. “Il nous faut repérer les points d’engorgement plus importants que d’autres, précise Patrick Dixneuf. Et donc savoir capturer des informations pertinentes et les analyser, pour savoir où redimensionner le système. Le vrai problème de la qualité de service est là.”



Aucun des choix historiques d’outils d’administration (voir encadré) ne sera cependant remis en cause. “Avec les bons outils, on peut obtenir des alertes, c’est un objectif, confirme Patrick Dixneuf. Mais ce n’est pas suffisant pour faire planifier l’évolution de la capacité du système.”



En premier lieu, Cortal procède en permanence à des tests de montée en charge sur son environnement. Des ordres de Bourse sont passés toutes les deux minutes, pour simuler un certain nombre d’utilisateurs et mesurer la résistance du système. La limite fixée est de deux fois le trafic existant. L’application Web de Cortal lui fournit également de nombreuses statistiques. Ce qui n’empêche pas la firme d’expérimenter aujourd’hui certains outils d’étude du trafic. Et même si son choix n’est pas encore arrêté, elle s’intéresse de près à des produits tels que ceux de Webtrends.

Une surveillance quotidienne

D’après Patrick Dixneuf, l’essentiel n’est pas dans la remontée de ces statistiques ou des résultats des tests de montée en charge. “Nous menons une grande chasse à la distinction entre l’incident et l’engorgement. Et nous devons être alertés d’autant plus tôt qu’un changement d’élément matériel continue de demander entre deux et huit semaines…”



L’essentiel consiste donc à identifier les paramètres les plus pertinents à surveiller le plus tôt possible. Une fois identifiés, il faut les empêcher de dépasser un seuil de saturation, et ne pas attendre qu’ils soient à 100 % de leur capacité. Certains indicateurs tombent sous le sens, tout comme leurs limites. C’est le cas du taux d’occupation du processeur sur le serveur Web, qu’il vaut mieux considérer comme alarmant à 70 % plutôt qu’à 100. Mais d’autres, nombreux, sont beaucoup moins évidents à trouver. “Ainsi, par exemple, les internautes n’ont pas tous le même comportement. Nous mesurons tous les jours le nombre de requêtes par minute. Mais nous suivons aussi les démarches des internautes, qui généralement se promènent avant de regarder les flux. C’est le genre de chose qu’il nous faut suivre absolument.”Cette surveillance étroite requiert la définition de procédures. Patrick Dixneuf estime qu’il est indispensable que des personnes soient affectées uniquement à cette tâche. C’est pourquoi, même s’il s’inscrit dans la continuité de la politique déjà en place à son arrivée fin 1999, le DSI de Cortal a chargé deux des huit membres du service informatique de réfléchir à l’architecture, d’analyser les historiques et les statistiques, etc. “Auparavant, tout le service travaillait aussi bien à la surveillance qu’à l’anticipation”, explique-t-il. Enfin, une fois les seuils de tolérance déterminés, Cortal s’équipe de serveurs dimensionnés bien au-delà des besoins du moment. Si un monoprocesseur équipé de 1 Go de mémoire semble suffire, c’est un quadriprocesseur avec 4 Go qui est installé. La firme décide de telles mises à jour au vu de ses analyses de trafic, et confie leur mise en place à Sema Group. Pour des raisons historiques, tous les matériels sont achetés, et Cortal ne fait appel ni à la location évolutive ni aux serveurs comme ceux de Sun ou HP, que l’on ne paye qu’au fur et à mesure de leurs évolutions.

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Emmanuelle Delsol