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Conférence OpenTV : la TVI toujours dans le brouillard

L’éditeur logiciel de la télévision interactive OpenTV a tenu, mardi et mercredi dernier, son sommet annuel à Paris. En toile de fond : la question récurrente du modèle économique de la TVI (télévision interactive).

Il y a encore un an de cela, la télévision interactive (TVI) était en pleine ébullition, tous pariaient sur le développement des applications interactives comme relais de croissance. Certes, comme le rappelle James Ackerman, PDG de OpenTV, sa plate-forme logicielle est installée dans 23,5 millions de set top boxes (décodeurs). Et 2001 fut une année charnière avec le lancement des décodeurs incluant un système d’enregistrement numérique, adopté par les bouquets BSkyB et EchoStar.La Grande-Bretagne fait figure de pionnière en matière de développement de services interactifs. Ce que les chaînes du bouquet BSkyB, désormais seul en lice après la faillite du bouquet ITV Digital, se sont employées à démontrer.Pour la BBC, par exemple, forte de 59 applications TVI en service, et d’une audience de 8 millions de personnes, ” Internet représente 20 % de contenu, 20 % de mails et 60 % de création de nouvelles applications : voilà le champ à investir. Il faut amener les services Internet vers la TVI “, martèle Ashley Highfield, directeur nouveaux médias de BBC.Et de citer le succès du tournoi de Wimbledon 2001, où les téléspectateurs pouvaient choisir sur leur menu entre cinq matches. Ce qui a drainé 4,5 millions de visiteurs en quinze jours sur SkyDigital.

La TVI manque de notoriété…

Sur le créneau de la vidéo enrichie, Joan Gillman, présidente de Static 2358, parie sur le développement de nouveaux formats. Sa chaîne de jeux interactifs PlayJam, qui revendique 2,4 millions de visiteurs par mois en France, vient de lancer un jeu ” multijoueur en temps réel “. Son objectif : développer des jeux sponsorisé ?” parce que ” la pub est une autre forme de contenu”, ose-t-elle.Mais les chaînes de télévision françaises restent sur la réserve. ” On espérait générer des revenus, mais les chaînes numériques ont peu investi parce que la TVI manque de notoriété “, avance Etienne Grange, directeur de NPTV, qui vend des logiciels pour l’édition de services interactifs.

… et de standards

Et faute de modèle économique rentable, les services de commerce électronique sur la TVI (t-commerce) restent dans les cartons. La chaîne en pay per play Visiware (chiffre d’affaires estimé à 2,44 millions d’euros, compte clos à juin 2001) avait carrément dû fermer sa boutique virtuelle de CD, DVD et consoles en décembre dernier ?” un an après son ouverture ?”, admet Pascal Besson, son PDG.Reste que l’éditeur de services interactifs MiniSAT s’apprête à lancer SupershopTV, une chaîne dédiée au t-commerce, vendue en marque blanche. ” Il s’agira de mutualiser les coûts, en proposant 5 000 produits sur 500 kbit/s de bande passante “, explique Bachir Ghalayini, son PDG, qui y a investi 1,5 million d’euros.Quant au passage à la TNT, rien n’assure qu’elle élargira l’audience des contenus interactifs, puisque ” le CSA n’a pas pris en compte l’interactivité dans son appel d’offres pour les décodeurs en juillet dernier “, regrette Etienne Grange.

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Capucine Cousin