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Comment les clés USB ReadyBoost améliorent-elles le fonctionnement de Windows Vista ?

Microsoft nous propose d’augmenter les performances d’un PC sous Vista avec une simple clé. Promesse marketing ou réel mécanisme d’optimisation ?

C’est l’une des promesses apportées par Windows Vista. Avec une simple clé USB, nous serions en mesure d’améliorer les performances d’un ordinateur. Pour être estampillée ‘ Enhanced for Windows
ReadyBoost ‘,
une clé USB doit répondre à des exigences techniques : 2,5 Mo/sec en lecture et 1,75 Mo/sec en écriture (en accès aléatoire). La chose doit ?” en plus ?” être dotée d’au
moins 1 Go de mémoire. La capacité des clés ReadyBoost ne peut en revanche pas dépasser 4 Go, le système de fichier utilisé (FAT) par ce mécanisme d’optimisation étant limité.

Un principe pas si théorique

D’un point de vue théorique, le mécanisme d’optimisation utilisé est chargé de stocker sur une clé USB un fichier containeur appelé ‘ ReadyBoost.sfcache. ‘ Ce dernier contient des données qu’il est
plus rapide de consulter sur cette clé que sur le disque dur. Le fichier ReadyBoost doit être d’une taille comprise entre une fois et deux fois et demie celle de la mémoire vive. Cette taille est definie par l’utilisateur lorsqu’une fois insérée la
clé USB a été identifiée par Vista comme compatible.Ce fichier repose sur un mécanisme propre à Windows Vista : le ‘ SuperFetch ‘, le successeur d’un autre mécanisme apparu avec Windows XP, le ‘ Fetch ‘. Avec le Fetch, le
système d’exploitation répertorie les fichiers ressources chargés en mémoire par l’ensemble des applications utilisées. L’intérêt ? Allumez votre ordinateur, lancez une application, fermez cette application et lancez-la à nouveau. Vous
constaterez alors qu’au lieu de s’ouvrir en 25 secondes une application ne met que 2 à 3 secondes à s’afficher au second chargement.La mécanique SuperFetch va un cran au-dessus. Elle étudie en plus les fichiers chargés en mémoire qui génèrent ce que l’on appelle des ‘ swap de page ‘, des données qui transitent régulièrement entre la
mémoire vive et le fichier de ‘ swap ‘ du disque dur. Ce sont ces données qui sont dupliquées du disque dur vers la clés USB avec ReadyBoost.

De la théorie à la pratique

Le fonctionnement d’une clé ReadyBoost est ‘ plug and play ‘. Entendez ici que même si vous avez sur une clé un fichier cache Readyboost, l’ôter ne bloque ou ne plante pas le
fonctionnement du système. La clé ne fait qu’accélèrer l’accès à des données qui sont physiquement sur le disque dur. Ça c’est pour la théorie. Car, si enlever sauvagement une clé ReadyBoost ne produit aucun résultat, la réintroduire provoque
un ralentissement général de la machine.Visiblement Vista a besoin de reprendre ses esprits quelques secondes. Pour voir le bénéfice réel d’une telle clé, nous avons mené des tests sur différentes machines. Principe de base : l’amélioration apportée est fonction du
différentiel entre les performances en lecture/écriture de blocs de données en mode aléatoire entre la clé USB et le disque dur. Attention donc à ne pas croire qu’un disque dur est, dans ce cadre bien précis d’utilisation, plus
véloce qu’une clé USB.

Qu’améliore concrètement ReadyBoost ?

Mesurer dans les faits les gains en performances de la technologie ReadyBoost n’est pas évident. Trop de paramètres entrent en ligne de compte. SuperFetch est bien plus pro-actif que l’ancien Fetch de Windows XP. Superfetch
adapte sans cesse le système en fonction de l’ordre de lancement des logiciels, des habitudes à court et long termes de l’utilisateur, de la mémoire vive…Du coup, les mesures deviennent difficilement reproductibles. Elles varient à chaque fois. Nous avons réalisé de très nombreux tests pour nous faire une idée plus précise de l’apport de ReadyBoost. Il en résulte plusieurs
constatations, parfois en contradiction avec la promesse de Microsoft. Car ReadyBoost n’est en aucun cas équivalent à une extension mémoire.Par exemple, rien que sur une séquence de démarrage lançant plusieurs programmes, alors que ReadyBoost apporte un gain de 7 secondes sur une machine dotée de 512 Mo de mémoire vive, avec un 1 Go de mémoire vive, le gain
passe à plus de 20 secondes. Bref, on ne fait pas mieux que la mémoire vive. Si ReadyBoost accélère essentiellement le démarrage des applications, ce n’est pas dans la séquence de démarrage du PC que ReadyBoost se montre le plus actif.Nos tests démontrent que c’est dans l’usage courant (lorsque la machine est totalement démarrée et que diverses applications ont déjà été utilisées) que le duo ReadyBoost/SuperFetch apporte un réel intérêt (attention on ne
parle pas ici des gains liés aux autres mécanismes de cache de Windows). Nous avons ainsi mesuré sur une machine dotée de 2 Go de RAM et d’une clé ReadyBoost de 2 Go. On obtient en moyenne des gains variables d’une application à
l’autre :


– de 30 secondes sur le démarrage de la galerie de photos de Vista,


– de 10 secondes sur le démarrage d’iTunes et de Word 2007,


– de 8 secondes sur le démarrage de Windows Media Player 11,


– quasiment nuls sur le démarrage d’Outlook 2007.

ReadyBoost n’est pas une extension de la mémoire vive

ReadyBoost n’est pas ‘ plus actif ‘ sur les machines disposant de peu de mémoire. C’est en réalité l’inverse. Sur les machines ne disposant que de 512 Mo de mémoire vive, le système
manque tellement d’espace mémoire que les gains offerts sont négligeables comparés aux opérations de swap disques incessants du système. Au final on aura constaté qu’une machine avec une clé ReadyBoost se montre toujours plus rapide
qu’une machine sans clé.Reste que les gains obtenus ne sont pas nécessairement sensibles pour l’utilisateur. Quoi qu’il en soit, entre utiliser une clé ReadyBoost et augmenter la mémoire vive d’un ordinateur, il n’y a pas d’hésitation à avoir.
In fine, ces clés font beaucoup de bruit marketing pour un bénéfice qui n’est pas si évident que cela.

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Thierry Derouet et Loic Duval