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Comment ça marche : les standards de la transmission sans fil

A l’extérieur ou à la maison, les réseaux sans fil sont à la mode. Que valent les différentes technologies ? Quelles sont celles de demain ? Tour d’horizon.

En quelques années, la communication sans fil est devenue banale. Toutes les technologies existantes sont basées sur un même principe : un circuit électronique sert d’émetteur-récepteur pour échanger des données via des ondes
radio-électriques. Seules les normes (type et fréquence des ondes) diffèrent.Certaines, comme l’infrarouge, sont presque abandonnées. D’autres, tel le WiMax, sont encore des prototypes. Les plus courantes, Bluetooth et Wi-Fi, sont concurrentes mais complémentaires.

Du plus proche au plus éloigné

Pour classer ces technologies sans fil, intéressons-nous à leur rayon d’action. On trouve d’abord le réseau personnel (WPAN, Wireless Personal Area Network), dont la portée est limitée à quelques dizaines de
mètres. Son principal représentant est le Bluetooth. Viennent ensuite les réseaux locaux (WLAN, Wireless Local Area Network ou RLAN, Radio Local Area Network) qui atteignent une centaine de mètres. Vedette
de cette catégorie : la technologie Wi-Fi.Au-delà, on trouve les réseaux métropolitains (WMAN, Wireless Metropolitan Network), avec une portée de 4 à 10 km, et les réseaux étendus (WWAN, Wireless Wide Area Network). Ils sont
destinés à la téléphonie sans fil et aux réseaux longue distance. Seuls les deux premiers types de réseaux intéressent les particuliers. On évalue leurs performances en mesurant le débit en Mbit/s. Mais attention, les débits annoncés, théoriques,
sont en réalité inférieurs et varient selon la distance et les équipements connectés

Infrarouge (IrDA)

Créé en 1993 par l’IrDA, organisme indépendant, la communication par infrarouge concerne surtout les PC portables et les PDA. De moins en moins utilisée, sauf pour des liaisons ponctuelles, elle est condamnée à disparaître à cause de
sa courte portée (un peu plus d’un mètre), et surtout parce que ses ondes lumineuses ne fonctionnent que si aucun obstacle ne se trouve entre les émetteurs-récepteurs, deux handicaps sérieux pour une utilisation à temps complet!

Bluetooth

La norme Bluetooth d’Ericsson fête ses dix ans cette année. Son débit peu élevé (plus proche de 720 kbit/s que du théorique 1 Mbit/s), sa courte distance d’émission, le prix modeste et la petite taille du composant
électronique la destinent particulièrement aux petits équipements mobiles (montres, PDA, téléphones mobiles, etc.).Mais Bluetooth permet aussi d’installer à domicile un petit réseau pour relier jusqu’à huit appareils simultanément. A noter qu’une norme Bluetooth 2 est en cours d’élaboration, qui devrait permettre un débit théorique de 2 à
10 Mbit/s.

USB sans fil

La technologie USB sans fil (Wireless USB), baptisée UltraWideBand (UWB), dont le lancement est prévu pour la fin de l’année, s’attaque de front à Bluetooth. Développée par les membres du Wireless USB
Promoter Group
, auquel participent, entre autres, HP, Intel, Philips, Samsung, l’USB sans fil a en effet, lui aussi, une courte portée : une dizaine de mètres.Mais comme son débit est basé sur l’USB 2.0, il permet d’atteindre un taux de transfert de 480 Mbit/s. Avec un tel débit, l’USB sans fil écrase Bluetooth et son 1 Mbit/s! Un débit qui permettra de brancher sans fil des
périphériques rapides et de créer à domicile des réseaux performants.

Wi-Fi

Fondée sur un standard IEEE 802.11 adopté en 1999, cette norme est défendue par l’Alliance pour la compatibilité de l’Ethernet sans fil (Wireless Ethernet Compatibility Alliance ou WECA), qui regroupe la plupart
des grands constructeurs. La norme Wi-Fi se décline en de multiples versions. Pour le grand public, on trouve d’abord la norme 802.11b. Son débit théorique est de 11 Mbit/s (3 à 4 Mbit/s en pratique) dans un rayon de 50 à 100 mètres.
La norme 802.11g, plus récente et compatible avec la norme 802.11b, offre un débit théorique de 54 Mbit/s (réduit, en pratique, à 30 Mbit/s).Cette norme rend obsolète la norme 802.11a, qui offre le même débit élevé, mais qui fonctionne sur la bande de fréquence radio des 5 GHz. Dans tous les cas, le réseau local que le Wi-Fi permet de constituer est suffisant pour un
appartement, mais, si l’espace à couvrir est plus vaste, il peut facilement être étendu par l’ajout d’antennes relais. Ce sont de telles antennes relais qui équipent les points d’accès publics en zone urbaine.

HomeRF

Cette technologie, officiellement nommée IEEE 802.15.4 à son lancement en 1998 notamment par Compaq, HP, Intel et Microsoft, proposait un débit théorique de 10 Mbit/s pour une portée de 50 à 100 mètres. Surtout employée aux
Etats-Unis, elle est très peu répandue en France. Elle n’a pas survécu au ralliement à la technologie Wi-Fi de ses principaux promoteurs. HomeRF a ainsi été officiellement abandonnée en 2003, et même son site Web officiel a mis la clé sous la
porte.

WiMax

Le WiMax (World Interoperability for Microwave Access) est une technologie sans fil dont le développement est soutenu par Intel et Nokia. Elle permettra de bénéficier d’un accès Internet à haut-débit de
70 Mbit/s dans un rayon de 45 km autour de la borne émettrice. Il s’agit en quelque sorte d’un complément pour longue distance du Wi-Fi, qui pourrait pallier l’absence de l’ADSL dans les zones reculées.En principe, la technologie WiMax devrait commencer à se répandre dès l’année prochaine. La seule inconnue réside dans la bande de fréquences radio utilisée, qui est assez large et qui reste, pour l’Europe, en attente dune
réglementation officielle.

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Jean-Loup Renault