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Comme de bien malentendu

La mutation électronique des services publics français paraît bien engagée. Sans que les usagers perçoivent clairement l’étendue réelle des avancées dont ils bénéficient.

Au moins un Français sur deux ne peut pas définir le terme e-administration. C’est déjà beaucoup. Et que dire des trois quarts qui ne savent guère plus ce qu’est l’e-démocratie ? Ces deux chiffres, tirés d’une enquête réalisée
par OpinionWay et 3e Millénaire auprès de 1 001 internautes, généralement les plus au fait des technologies, devraient servir d’alerte.Mais il y a plus grave : une autre enquête de TNS Sofres-Unilog portant sur 1 000 personnes, indique que 84 % du grand public et 74 % des fonctionnaires ignorent ce qu’est la loi organique relative aux lois de
finances, la Lolf. Pis, 50 % des agents de l’Etat n’en ont jamais entendu parler. Pourtant, gérée inforrmatiquement depuis le 1er janvier 2006, cette loi a un effet direct sur la programmation de leurs budgets.3e Millénaire avance que 59 % des habitants de l’Hexagone jugent le pays en retard en matière d’administration électronique. Alors que, selon le cabinet Accenture, il figure au cinquième rang mondial dans ce domaine… Qui a
raison ? Personne : autant d’études, autant de chiffres.Parfois cohérents, souvent incohérents, toujours différents. Une chose est certaine : le secteur public français affiche un grave déficit en termes de communication. La faute à qui ? Aux hommes politiques, semblent répondre
les interviewés. Lesquels, avec leurs blogs personnels, attirent 32 % des internautes (+ 20 % en un an). Une belle progression, comparée aux 83 % de sondés qui utilisent des télédéclarations.Le citoyen réclame des débats ? Donnons-lui de la participation en ligne. Il aime donner son avis ? Le web représente l’outil idéal. A la question : ‘ Souhaiteriez-vous être consulté par
l’intermédiaire d’internet lors d’un débat national ? ‘,
76 % répondent oui pour une consultation sur le système de santé, 74 % aimeraient donner leur avis sur l’évolution du système de retraite, et 72 %
sur l’avenir de l’école.En fin de compte, 97 % voient en internet un moyen efficace pour mener à bien la modernisation des services publics. Décidément, le seul problème de l’administration électronique reste la sous-capacité de ses promoteurs à faire
savoir ce qu’elle fait. Et non de savoir si elle sait faire.

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La rédaction