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CMGI se désengage progressivement des activités grand public

L’incubateur américain va se séparer de iCast et de 1stUp.com, respectivement fournisseur de contenu multimédia et fournisseur d’accès gratuit. CMGI en profite pour préciser son plan d’austérité.

Après l’annonce de sa restructuration ?” il y a deux mois ?” en cinq unités (portail et moteurs de recherche, infrastructure, services Internet, marketing interactif et e-business), la société américaine comptait bien enrayer la chute de son action. Il n’en a rien été.Celle-ci ne vaut plus que 15 dollars, contre 40 en août, et 160 en janvier. ” La Bourse est injuste avec nous “, se plaignait Marcus Bicknell, le président Europe de l’incubateur à l’occasion de l’installation des filiales de CMGI à Paris. C’est oublier un peu vite que le succès de CMGI tenait essentiellement à l’admiration sans limites que lui vouaient les analystes financiers.Pour retrouver leur confiance, l’incubateur accélère sa restructuration. Elle passe, d’une part, par l’acquisition de la régie publicitaire AdForce et de l’éditeur de logiciels de messagerie instantanée Tribal Voice par CMGIon. Et, d’autre part, par la revente de deux filiales. Première d’entre elles, iCast, qui, selon le communiqué, va être revendu en raison “des besoins en capitaux nécessaires pour lancer cette activité balbutiante et du point d’équilibre financier plus long à atteindre”. Mais si aucun repreneur ne se manifeste, iCast pourrait être purement et simplement démantelée. Deuxième société à quitter CMGI : 1stUp.com, achetée en septembre 1999. 1stUp offre un accès gratuit contre la présence de bandeaux publicitaires. Signatures Network, qui faisait jusque-là partie d’iCast, restera au sein de CMGI mais rejoindra le segment eBusiness.En se recentrant sur des activités plus rentables, CMGI espère voir son chiffre d’affaires progresser de 80 % à 90 % sur l’année, pour atteindre 1,65 milliard de dollars en 2001. La société espère aussi diversifier l’origine de ses revenus. Ainsi, 11 % du chiffre d’affaires net de CMGI et 36 % de la branche e-business proviennent du seul Cisco.Mieux encore : à la fin de cet exercice fiscal, quatre des cinq branches devraient être bénéficiaires (avant impôt, amortissements, etc.). Pour arriver à ce résultat, les dépenses en R&D vont passer de 13,7 % à 11 % du CA. Les dépenses générales et celles allouées au marketing vont baisser également, même si aucun chiffre n’est donné.Par ailleurs, CMGI limite les dépenses de ses filiales : elles ne disposeront en tout que de 45 millions de dollars par trimestre en 2001, contre 190 millions en 2000. @ventures, la branche fonds d’investissement de la société est soumis à la même enseigne. Conclusion : une baisse des investissements Internet. Malgré ces bonnes résolutions, le bas de laine de CMGI passera de 1,8 milliard de dollar en cash, à 700 millions, en 2001.CGMI vient récemment d’obtenir un dernier motif de satisfaction. AltaVista est lié par contrat à Doubleclick, pour la gestion de sa publicité. Or CMGI possède désormais un concurrent direct de Doubleclick, avec Adforce. D’où conflit d’intérêt. Après négociation, les deux sociétés sont parvenues à trouver un arrangement. Contre la prolongation du contrat les liant jusqu’en 2004 aux Etats-Unis, AltaVista pourra, dès le 1er janvier 2001, récupérer la main pour la gestion de sa publicité en France, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Suède et aux Pays-Bas.

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Renaud Edouard