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Cloud : Apple est le bon élève vert, Twitter et Amazon portent le bonnet d’âne

Greenpeace vient de publier son rapport 2014 sur l’impact écologique du cloud. Longtemps décrié, Apple fait désormais figure de bon élève, en récoltant la meilleure note dans trois des quatre domaines surveillés.

Des ballons noirs et un message : « Apple innovant. Mais pas sur le charbon. » C’était le message affiché sur la banderole de Greenpeace le 15 mai 2012 devant l’Apple Store du Louvre à Paris. L’organisation écologique pointait du doigt et critiquait la pollution que générait le cloud d’Apple…

Une tendance se confirme

Moins de deux ans plus tard, on retrouve les mêmes acteurs, mais pas tout à fait le même discours. C’est même un son de cloche totalement différent, qu’on avait, il est vrai, déjà commencé à entendre en septembre 2013.

Dans son nouveau rapport, intitulé Clicking clean : How companies are Creating the Green Internet, Greenpeace met en exergue les efforts des grands noms du cloud pour le rendre plus vert avec un coup de projecteur sur Apple et Facebook, qui avait ouvert la voie en 2011. La société de Cupertino « est la société qui a le plus fait de progrès depuis notre dernier rapport complet, note l’organisation verte, et a démontré qu’elle est la plus innovante et la plus engagée dans sa politique visant à atteindre 100% d’énergie renouvelable ».

Un effort continu

Dans une déclaration envoyée par mail, Apple nous indiquait : « nous pensons que les actions parlent bien mieux que les mots, surtout quand il s’agit de problèmes aussi importants que le changement climatique. Apple est fière d’être en figure de proue de l’industrie en alimentant nos data centers avec de l’énergie 100% renouvelable depuis plus d’un an maintenant ». La société de Tim Cook détaille ensuite : « nous avons construit la plus grande ferme solaire privée du pays sur notre site de Caroline du Nord. Des projets innovant d’énergie propres sont en cours de développement pour nos autres data centers du Nevada et de l’Oregon ».

Engagement et billet verts

Cet engagement vert n’est pas une simple question d’image pour Apple. Lors de la dernière réunion des actionnaires, Tim Cook, agacé par un représentant d’actionnaires qui reprochait à Apple de réduire sa marge bénéficiaire en investissant dans les énergies renouvelables, avait répondu : « Quand nous faisons en sorte que nos appareils soient accessibles à des aveugles, nous nous moquons de ce foutu retour sur investissement », ajoutant que le même principe s’appliquait à l’environnement et à la santé. « Si vous voulez que je fasse seulement des choses pour des raisons de retour sur investissements, vous devriez revendre vos actions. » Fidèle à sa vision d’Apple et à ce qu’on appelle la « doctrine Cook », édictée en janvier 2009, il concluait ce point en déclarant vouloir « laisser ce monde meilleur que nous ne l’avons trouvé ».

Des efforts à faire

Apple obtient donc la meilleure note du rapport de Greenpeace, avec 100% d’énergie verte, devant Facebook, qui recourent à 49% seulement à des énergies renouvelables, et devant Google et ses 48%. L’organisation écologique retient par ailleurs quatre critères de notation : la transparence énergétique, l’engagement envers les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la réduction de la consommation et le déploiement d’énergie renouvelable ainsi que sa promotion.
Le seul critère où la firme de Cupertino n’obtient pas un A, mais un B, est l’efficacité énergétique, domaine où seul Facebook obtient un A.
Facebook et Google sont par ailleurs les deux autres bons élèves de la classe verte. Microsoft s’affirme en élève moyen, tandis qu’Amazon, qui pèse très lourd en la matière aurait tendance à jouer au cancre avec Twitter.

Le cas de la Chine

L’enjeu de l’énergie verte pour le Cloud est d’autant plus important que les data centers qui sous-tendent l’informatique dans le nuage consommaient 684 milliards de kWh, ce qui placerait la « nation cloud » à la sixième place des pays consommateurs d’électricité, entre l’Allemagne 522 milliards de kWh et la Russie 729 milliards de KwH. Ces chiffres fournis dans le rapport de Greenpeace datent de 2011. On imagine qu’ils n’ont pas décru. L’importance d’un nuage vert est donc essentiel.
Et l’effort à fournir par tous les acteurs est capital et mondial. En Chine, en 2011, Internet et les services mobiles connectés ont consommé entre 1,5% (700 TwH) et 3% (1412 TwH) de toute l’électricité produite dans l’ex-Empire du Milieu. Or, cette électricité est principalement produite dans des usines thermiques à partir de charbon. Si le changement est en marche, il est lent. D’ici 2015, la Chine devrait produire 35 GW d’électricité grâce à des fermes solaires. Le début d’une nouvelle longue marche…

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Source :
Rapport de Greenpeace

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Pierre Fontaine