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Chine : des milliers de caméras de sécurité hackées servent à un trafic de vidéos intimes

Des images provenant de dizaines de milliers de caméras piratées ou cachées sont commercialisées sous le manteau à partir de quelques euros. Qu’elles soient banales ou érotiques, la demande est forte.

Après avoir lu cet article, vous réfléchirez à deux fois avant d’installer une caméra de surveillance dans votre maison. Car, en Chine, un nouveau business illégal est en train de décoller : la vente de vidéos intimes.
Selon une enquête de Henan Television, relayée par South China Morning Post, 2,5 euros suffisent pour visionner une vidéo d’un quidam chez lui ou dans une chambre d’hôtel. Pour voir des scènes de nus ou érotiques, il faut dépenser six dollars par vidéos.

Il est également possible de regarder des flux en temps réel. Les pirates vendent les accès par packs : 9 euros pour dix flux domestiques, 19 euros pour avoir en plus une dizaine de chambres d’hôtel, et 33 euros pour avoir le double, soit une quarantaine de flux en temps réel. C’est vertigineux.

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Ces vidéos se vendent comme des petits pains dans les réseaux sociaux. Comme cette vidéo d’une famille dans une résidence de vacances, la mère scotchée sur son smartphone, l’enfant qui joue et le père qui se repose.

« C’est basique, mais beaucoup de personnes aiment ce genre de contenu aujourd’hui, regarder la vie privée des gens, voir ce qu’ils font au quotidien. Vous savez, j’ai vendu cette vidéo des centaines de fois », explique un pirate auprès de Henan Television, tout précisant avoir des milliers d’heures de vidéos en stock.

Des caméras cachées dans tout le pays

Les vidéos à domicile proviennent de caméras piratées. Les vidéos de chambres d’hôtels ou de lieux de villégiature peuvent aussi être piratées, mais souvent ces images sont capturées par des minicaméras que ces pirates ont dissimulées sur place.

« J’ai des douzaines de personnes qui voyagent dans le pays et installent des caméras partout où ils vont. Même si l’hôtelier s’en aperçoit, tout ce que nous perdons, c’est une caméra d’une centaine de yuans [12 euros] », précise le même pirate, qui cherche également des revendeurs.

En tout, ces malfrats peuvent appuyer leurs activités sur des dizaines de milliers de caméras.

Cela fait quelques années que ce phénomène existe et prend de l’ampleur en Chine. À l’occasion de BlackHat Asia 2020, en octobre dernier, des chercheurs en sécurité de Baidu avaient montré que ces caméras cachées fonctionnaient toutes de la même manière et comment il était possible de les détecter. Espérons que cette tendance nauséabonde ne se développe pas dans nos contrées.

Source : South China Morning Post

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Gilbert KALLENBORN