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Charles Beigbeder, PDG de DAB Selftrade : ” Un bon cru boursier pour l’année 2002 “

DAB Selftrade a souffert, lui aussi, de la récession boursière en 2001. Mais le PDG de la filiale française se dit convaincu que la fin du cycle négatif a été atteinte à la mi-septembre.

Comment voyez-vous cette année boursière qui s’annonce ? Je pense que 2002 sera une année ” rose “. Le retournement de la conjoncture économique et les effets des baisses de taux répétées devraient le justifier. Puis, on constate que Paris et New York n’ont plus connu trois années négatives consécutives depuis longtemps. Alors, ne serait-ce que statistiquement, je m’attends à une bonne année… L’amélioration de la conjoncture boursière, depuis fin septembre, a-t-elle déjà un impact sur les volumes d’activité de DAB Selftrade ? Le courtage en ligne est une activité très cyclique. On a atteint le bas du cycle à la mi-septembre. Depuis, nous avons enregistré un accroissement significatif du nombre d’ouverture de comptes (+30% à 50 % selon les semaines, depuis le 15 septembre) et du nombre de transactions (depuis l’été, +40%). Depuis septembre, Selftrade représente près d’un tiers des ouvertures de comptes du marché. DAB Selftrade est-elle rentable ? Nous avons atteint le point mort en France à la fin du troisième trimestre. À ce moment la perte de Selftrade France s’est limitée à 800 000 euros (5,25 millions de francs), à comparer à celle de DAB en Allemagne, 4 millions d’euros. Notre modèle économique est rentable à partir de 1,2 million de transactions annuelles, l’équivalent de deux transactions par mois sur 40 000 comptes. Et nous avons 50 000 clients, avec un encours moyen de 18 000 euros… En définitive, la dernière ligne de notre compte de résultat 2001 sera conforme à ce que nous avions inscrit au budget. En dépit de la forte contraction de l’activité boursière ? Nous avions comme objectif un CA de 220 millions d’euros en 2001, nous atteindrons 170 millions. Mais, en parallèle à ce recul, nous avons arrêté les investissements informatiques non prioritaires, sans toucher aux dépenses liées à la stabilisation du système, à la sécurité, au back-up. En revanche, nous avons réduit l’ampleur d’un ambitieux projet de gestion de la relation client. L’effectif du groupe a baissé d’un quart, cet ajustement s’est fait en Allemagne. Quant aux dépenses marketing, elles ont aussi été sensiblement diminuées… et le seront encore en 2002 : 15 millions d’euros pour l’ensemble du groupe, contre 40 millions en 2000. À moins que la conjoncture ne s’améliore sensiblement : nous avons concocté un budget conservateur pour 2002, mais aussi une version plus optimiste. Pour le cas où… DAB Selftrade souhaite-t-elle participer activement à la consolidation du courtage en ligne européen ? Lorgnez-vous par exemple vers Comdirect ? Non. DAB dispose de positions fortes en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne. Une alliance stratégique nous paraît donc inutile. Quant à d’éventuelles acquisitions ponctuelles, pourquoi pas ? Pour autant qu’elles nous permettent de nous renforcer sur l’un ou l’autre segment du marché. Et que le prix soit très raisonnable. Notre priorité pour 2002, c’est la rentabilité. Les sites de courtage en ligne commencent à offrir différents services bancaires à leurs clients. Cette option fait-elle partie de votre stratégie ? Notre métier, c’est l’épargne, pas le service bancaire. Il y a suffisamment de banques généralistes pour fournir, par exemple, les moyens de paiement ou les crédits à la consommation. Et leurs clients semblent satisfaits sur ce point. Mais, beaucoup de gens rencontrent des soucis dans la gestion de leur épargne. Là, on entre dans notre métier… Nous allons nous lancer dans l’épargne salariale, encore trop opaque, archaïque. Pour ce faire, nous avons obtenu l’agrément bancaire en septembre. Le modèle en ligne à 100 % semble céder du terrain au profit de formules ” click and mortar “. Chez vous aussi ? Nous avons ouvert deux espaces clients, à Paris et à Lyon. Nos clients y rencontrent des conseillers sur rendez-vous. Cela fait partie de notre philosophie, axée sur la pédagogie, la formation des internautes, les petits-déjeuners rencontres. Et les résultats suivent : les comptes ouverts dans ces espaces sont deux fois plus chargés que les autres et l’assurance-vie y décolle vraiment. Nous avons l’intention d’ouvrir un espace dans la région Paca en 2002 et à Strasbourg.

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Propos recueillis par JMC et Michel Gassée