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Cegetel se remet en selle dans les services fixes

L’opérateur français organise son retour dans les services fixes, tout particulièrement dans les accès hauts débits et la téléphonie locale. Il pense être en mesure d’augmenter sensiblement le poids du téléphone fixe par rapport au téléphone mobile.

Fini de spéculer sur un éventuel retrait de Cegetel des services fixes. Après les débuts laborieux de sa branche Entreprises et, dans une moindre mesure, de son service de téléphonie longue distance, l’heure est à la mobilisation. Réorganisé autour de deux branches ?” SFR et les services fixes ?”, Cegetel entend se repositionner sur ce dernier créneau, notamment dans l’accès. Témoin le lancement récent d’une offre de téléphonie locale (pour l’instant accessible via le préfixe 3695) à 11 cts/min, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Des débits de 180 kbit/s à 1,6 Mbit/s

Bien qu’en trompe-l’?”il, compte tenu d’un crédit-temps de 80 cts pour les soixante premières secondes, cette offre permet enfin au groupe de télécommunications de proposer à ses 2,2 millions de clients dans le téléphone (dont 400 000 entreprises) une palette complète de services fixes (local, interurbain et international).Autre lancement : une offre d’accès à Internet pour les sociétés avec des débits garantis de 180 kbit/s à 1,6 Mbit/s, moyennant un forfait mensuel allant de 2 490 à 9 400 F. Parmi les services associés à cette offre, citons la location de routeurs, l’allocation et la gestion d’adresses IP, la création de noms de domaine, et la gestion de boîtes aux lettres à distance. Pour l’instant limitée à l’Île-de-France, cette offre devrait être bientôt disponible sur tout l’Hexagone.Actuellement basés sur le principe de la collecte de trafic par le biais de la revente de l’offre Turbo DSL, de France Télécom, ces services devraient progressivement s’appuyer sur les propres équipements DSL de Cegetel avec la mise en ?”uvre effective du dégroupage. Une cinquantaine de commutateurs d’abonnés devraient être équipés entre novembre 2001 (Paris) et janvier 2002 (Lyon et Marseille).Initiative supplémentaire : la relance du programme de boucles locales d’entreprise (une centaine sont planifiées dans les années qui viennent) afin de fédérer le trafic généré par la banalisation de l’ADSL et la perspective de l’UMTS.

Un potentiel de croissance assez alléchant

Cegetel prévoit une augmentation de 60 % de son activité dans les services fixes en 2001, soit près de 5 milliards de francs de chiffre d’affaires. Pour son directeur général, Frank Esser, le fixe devrait bondir à 30 % du chiffre d’affaires global de Cegetel d’ici à quelques années (moins de 10 % en 2000). Un objectif ambitieux sous-tendu par le potentiel de croissance et le poids économique de la boucle locale, dont le groupe était jusqu’à présent quasi absent.Évalué à près de 50 milliards de francs, ce marché est d’autant plus alléchant que les compétiteurs se raréfient face à France Télécom. Une bonne raison pour Cegetel de ne pas se désengager des services fixes, une activité pourtant très franco-française, à l’heure où sa maison mère, Vivendi Universal, ne jure plus que par les contenus grand public et la mondialisation. “Tant que Cegetel crée de la valeur, il n’y a aucune raison de vouloir s’en séparer “, dit-on chez Vivendi, où l’on penche plutôt pour une montée en puissance dans le capital de sa filiale. Afin de mieux retomber sur ses pieds le jour où un acquéreur montrera le bout de son nez ?

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Henri Bessières