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BT se restructure et fait la paix avec Vivendi

Le Britannique avait envisagé de laisser ses 26 % de parts détenues dans le capital de Cegetel.

Vivendi et BT ont finalement signé un traité de paix, après avoir fait étalage de leurs différends sur la place médiatique. Le directeur général de BT, Peter Bonfield, avait évoqué la possibilité de sortir de Cegetel. L’état major de Vivendi avait répliqué sèchement, en déclarant que si BT ne se considérait pas comme un actionnaire durable, la porte était ouverte. Aujourd’hui, les esprits sont calmés, après la rencontre du numéro un de Vivendi, Jean-Marie Messier, et de Peter Bonfield. BT devrait conserver ses 26% de Cegetel.Mais la bataille pourrait laisser des traces. Car BT s’apprête à demander des dommages à Vivendi, pour préjudice subi lors de la création de Vizzavi, le portail mobile commun au Français et à Vodafone. Le Britannique avait demandé en mars dernier l’arbitrage de la Chambre de commerce internationale, considérant que Vizzavi violait le pacte d’actionnaires de Cegetel. Entre autre, parce que ce pacte de 1997 ne permet pas la création d’activités télécoms concurrentes de celles de Cegetel par un de ses actionnaires, en France et dans les DOM-TOM.

BT tente de réduire sa dette

près diverses ordonnances, le tribunal arbitral de la Chambre a enfin rendu son verdict il y a quelques jours. Il n’a pas estimé que la diffusion de Vizzavi en France devait cesser, considérant que ce dernier n’entrait pas dans le champ du pacte d’actionnaires. Par contre, le tribunal a reconnu que le contrat conclu entre SFR et Vizzavi, qui interdit au premier de créer un portail concurrent et transfère certains actifs de SFR – et donc de Cegetel – à Vizzavi, amoindrit la valeur de l’opérateur mobile, et bafoue “les droits fondamentaux de BT “. Ce dernier avait dans un premier temps demandé 500 millions de livres de dommages. Mais ce chiffre pourrait être revu à la hausse lors de la deuxième phase du jugement. Et le Britannique, dans son communiqué de presse, y semble déterminé. Enfin, le tribunal a demandé l’annulation de la cession de 7,5 % de Cegetel à Vivendi par Vodafone, conformément au pacte qui impose la stabilité de l’actionnariat jusqu’en septembre 2002.Si BT devrait rester actionnaire de Cegetel, il n’en va pas de même pour d’autres participations. En effet, Peter Bonfield a annoncé la restructuration “la plus radicale”de l’opérateur depuis sa privatisation de 1984. L’entreprise se lance dans un plan drastique de réduction de sa dette. Celle-ci risque de grimper à 30 milliards de livres en mars prochain (50 milliards d’euros), selon l’analyste Merrill Lynch, contre à peine 1 milliard en mars 1999 ! Ce dérapage est lié aux coûts d’acquisition des licences UMTS en Europe, notamment en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. BT va essayer de trouver de l’argent frais en vendant des actifs, notamment en Asie, pour se recentrer sur l’Europe de l’Ouest et sur le Japon. Il va aussi créer une nouvelle entité pour la vente de trafic en gros, baptisée NetCo, dont 25 % du capital sera mis en Bourse l’an prochain. Il fera de même pour les pages jaunes (Yell) et ses mobiles (Cellnet). Les services aux entreprises (Ignite) devraient aussi être cotés à la fin 2001, mais à un pourcentage encore inconnu. L’ensemble doit dégager une rentrée d’argent de 10 milliards de livres (16,6 milliards d’euros).

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Guillaume Deleurence