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Barnesandnoble.com, nouvel étendard de l’édition en ligne

La filiale Internet du libraire américain Barnes and Noble crée une structure d’édition en ligne, et instaure un modèle de gestion des droits d’auteur plus intéressant que pour l’édition sur papier.

” L’avenir du livre, si ce n ‘est sa survie, se trouve sur Internet “, affirmait récemment au magazine électronique Wired, Jason Epstein, l’un des grands noms de l’édition outre-Atlantique. Les déclarations de ce responsable de la maison d’édition Random House prêteraient à sourire, si elle n’étaient relayées périodiquement par des études prospectives, toutes plus optimistes les unes que les autres.PricewaterhouseCoopers prédit ainsi que le livre électronique représentera, à l’horizon 2004, 26 % du marché de l’édition avec, pour les pionniers de ce nouveau marché, un chiffre d’affaires de quelque 5,4 milliards de dollars.Mais pour l’heure rien n’y fait et, malgré les avantages liés à ce type de diffusion (plus de gestion de stock, plus de frais d’impression…), l’édition digitale peine à trouver ses marques. Dernier exemple en date : Stephen King, qui publiait de son propre fait un roman The Plant, et qui tourna au fiasco.En annonçant, jeudi 4 janvier, la création d’une division électronique, Barnesandnoble.com s’invente un tout nouveau métier que celui d’éditeur. A l’image du pionnier français 00h00.com, racheté par l’américain Gemstar en septembre, mais avec une puissance de feu beaucoup plus importante dans le cas du site américain. En effet, Barnesandnoble.com est contrôlé à hauteur de 40
% par le groupe allemand Bertelsmann, qui a clairement affiché ses ambitions dans le domaine de l’édition électronique.La nouvelle structure permettra aux auteurs de publier leurs écrits directement sur le Web, sans recourir aux services d’éditeurs professionnels comme Random House, ou Gallimard pour la France. Ses activités débuteront au printemps prochain.Les auteurs percevront au passage 35 % du prix de vente de leurs ouvrages diffusés en ligne. Soit plus de trois fois le taux habituellement pratiqué pour une version papier. La formule aurait déjà séduit quelques auteurs de best-sellers américains, impatients de goûter aux délices (sonnants et trébuchants) de l’édition électronique.En Europe, le livre numérique suscite bien des convoitises chez les géants de l’édition. A l’exemple d’Havas (nouvellement Vivendi Universal Publishing et éditeur de 01net.), qui prépare le lancement aux beaux jours d’un service dédié de téléchargement d’?”uvres littéraires : epocket.fr.Mais si le marché est prometteur, son succès reste conditionné à la réussite de technologies comme l’e-book (Cybook pour la version française) dont le prix, près de 5 700 francs, est encore aujourd’hui beaucoup trop élevé pour séduire un large public.

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Philippe Crouzillacq