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Band-X France foudroyé

Le couperet est tombé on ne peut plus brutalement. Lundi 29 octobre, Band-X France apprenait de sa direction londonienne qu’il devait cesser sur le champ toutes ses activités en France, à l’instar des filiales allemande, néerlandaise, indienne et brésilienne.

“Nous ne nous y attendions absolument pas, nous confie Charles Orsel des Sagets, directeur de Band-X France. Nous étions en croissance, et même en avance sur notre plan d’affaires.” Le coup est rude pour celui qui se plaisait à se positionner comme le pionnier et le leader des places de marché électroniques dédiées à l’achat et à la vente de capacités de transit IP. Son offre était sans équivalent. Titulaire du label Cisco Powered Network, Band-X avait développé une technologie brevetée, permettant d’afficher en temps réel la qualité des capacités proposées à la vente (taux de pertes de paquets, latences, taux de transfert et nombre de sauts).Fondé à Londres en 1997, il s’était implanté successivement à New York, São Paulo, New Delhi, Hong Kong, Paris, Hoofddorp et Francfort. Parallèlement à son offre de transit IP (Band-X Routed), il développait une offre de trading de minutes internationales commutées (Band-X Switched), de trading de capacités de transmission (Band-X Networks), de services de colocalisation (Band-X Colocation) et de recrutement (Band-X Recruitment), mais qui n’avait pas encore été introduite en France.À sa fondation, Madison Dearborn Partners lui avait fait une première avance de 11 millions de dollars. En avril 2000, Goldman Sachs, Morgan Stanley Private Equity et à nouveau Madison Dearborn Partners lui avaient apporté 40 millions de dollars supplémentaires. Il lui aurait encore fallu 25 millions pour tenir jusqu’à la profitabilité. Ceux-ci devaient être apportés par un investisseur californien, qui s’est finalement rétracté. Résultat : pour réduire ses coûts, Band-X s’est trouvé dans l’obligation de fermer cinq filiales, ne conservant que ses implantations de Londres, New York et Hong Kong.Pour autant, Charles Orsel des Sagets et son équipe ne baissent pas les bras. Ils se sont aussitôt mis à la recherche d’investisseurs industriels et financiers locaux pour reprendre l’activité française à leur compte, sous licence Band-X.“En transit IP, explique le directeur français, nous avions dix clients extrêmement satisfaits de nos prestations. Ils ne demandent qu’à continuer avec nous.”Commentaire d’Arnaud de Beauregard, p.-d.g. de Tradingcom Europe, opérateur, à Paris, Londres et Francfort, de bourses d’échange de minutes commutées internationales : “Les déboires de Band-X ne nous surprennent pas. Avec cinq lignes de produits dans une dizaine de pays, notre concurrent était parti dans trop de directions à la fois. Nous ne sommes pas intéressés à reprendre ses activités de transit IP qualifié, car elles reposent sur des équipements intermédiaires dédiés, onéreux et complexes à gérer. Nous préférons, pour l’heure, rester concentrés sur la minute commutée, où il y a du volume, de la marge et du service à rendre.” (www.band-x.com) (www.tradingcom.fr).

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La rédaction