Scénario pour un joueur : “Je prends une option sur un CAC 40 qui touchera les 7 000 points dans un mois, sur une performance du Nasdaq qui sera meilleure que celle du Dow Jones dans six semaines et sur un cours de l’action France Telecom qui ne touchera pas et ne dépassera pas les 80 euros avant le 5 juin 2001. ” Ces pronostics de marché, jusqu’à présent réservés aux professionnels de la finance, sont désormais disponibles pour le grand public grâce à Clickoptions, l’une des deux filiales B to C que la Société Générale avait prévu de lancer avant la fin du premier semestre.Ce produit reprend le principe des paris classiques : moyennant une prime fixée en fonction de la probabilité que l’événement survienne ou pas, un investisseur gagnera 100 euros (656 francs environ) pour chaque option prise ou bien perdra sa mise. Bien sûr, plus l’hypothèse sera proche de son objectif, plus le prix à payer pour gagner 100 euros sera faible. Au total, 1 200 produits répartis en dix grandes familles correspondant à un type d’événement tel que ” finio ” ou ” finiba ” (comprendre ” finit haut “, ” finit bas “) seront proposés aux particuliers. Pour le directeur général de Clickoptions, Lionel Gibert, il ne faut surtout pas dire que c’est prendre un pari sur une intuition. Pourtant, cela y ressemble fort, le paiement du gain dépendant uniquement de la réalisation ou non du scénario. Il aura fallu tout de même un an pour monter cette nouvelle société. Cette première mondiale a entraîné de longues discussions notamment avec la COB (Commission des opérations de Bourse), focalisée sur la protection de l’investisseur.
Affaire de pros
Ce dernier doit avoir conscience qu’il peut perdre son investissement. La nouvelle offre est donc à manier avec prudence. “ Les produits sont simples mais aussi très spéculatifs“, avertit Lionel Gibert, spécialiste des produits dérivés sur actions et indices de la Société Générale depuis neuf ans. D’ailleurs, Clickoptions vise avant tout des spécialistes de la Bourse ayant un patrimoine boursier compris entre 15 000 et 30 000 euros (environ 100 000 à 200 000 francs). Une question tout de même : ce lancement intervient-il au bon moment, sachant que les particuliers boudent les marchés et se tournent depuis plusieurs mois vers des produits d’épargne, plus sûrs que les actions par les temps qui courent ? Réponse dans les mois à venir.Clickoptions attend 5 000 clients d’ici à la fin de l’année 2001 et 25 000 fin 2002 en France et à l’étranger (le lancement d’une filiale est attendu en Allemagne avant la fin de l’année), date à laquelle le point d’équilibre devrait être atteint.
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